vendredi 31 décembre 2010

N'avoir honte de rien

Me Vergès qu'on ne présente plus, acquis depuis longtemps à la cause des dictateurs de tous ordres, ainsi que M. Roland Dumas, dont je vous laisse faire ou refaire connaissance au travers de l'Affaire Elf, se targuent de rendre justice à ce pauvre Laurent Gbagbo, ignominieusement spolié de son siège de président par M. Ouattara.
Que chacun puisse être défendu ou que des enquêtes soient diligentées pour faire la lumière sur des situations douteuses ne me froissent pas plus que cela. Par contre, que l'on attise les braises ardentes d'une guerre civile, dans un pays où déjà 179 personnes sont mortes suite aux affrontements postélectoraux, uniquement pour faire parler de soi me donne tout simplement la nausée.

Ces deux individus n'ont aucune vergogne à tenir des propos tels que : " Plus nous avançons, (…) plus nous savons qu’il y a eu des fraudes au deuxième tour des élections" sans aucune justification, alors que ce sont ces mêmes dires qui poussent à la haine et font que des citoyens ivoiriens meurent chaque jour.

Ces deux pantins du barreau viennent faire leur publicité sur des cadavres et, à voir leurs mines engagées, font croire qu'ils s'intéressent aux problèmes du peuple africain. Mais de qui se fout-on ? L'unique objectif n'est autre que de sortir de leur anonymat actuel et de se faire signer un chèque par M. Gbagbo (sur les deniers du pays bien sûr…).

Au lieu de censurer en permanence des humoristes, des écrivains ou des journalistes, il serait peut-être intéressant d'arrêter de relayer les outrances des plus pourris d'entre nous.

jeudi 23 décembre 2010

Et pendant ce temps là

Alors que les fêtes de Noël approchent à grand pas, pendant que la neige tombe à gros flocons sur l'Ile-de-France, alors que Notre Bien Aimé Seigneur semble ne plus vouloir faire de vagues avant 2011, d'autres horizons sont confrontés à une réalité bien moins enivrante. La Côte d'Ivoire vit à cet instant de bien tristes moments pour sa démocratie.

Pourtant, tout avait bien commencé, le premier tour d'une élection dont l'abstentionnisme, inférieur à 16%, ferait pâlir notre bon Xavier Bertrand, fervent adorateur de cet indicateur pour évaluer la chute de l'UMP aux Régionales. Un appel au vote de l'ex-président Bédié demandant le report de ses voix du premier tour au candidat Ouattara pour la suite, suivi d'un second tour sans aucun heurt.

Puis vint le dépouillement, sous contrôle des instances internationales. Mais de contrôle il n'en fût guère, Alassane Ouattara non encore déclaré vainqueur avec plus de 54% des votes, était remis en question dès le premier jour de dépouillement par la commission électorale indépendante, ou plutôt par les partisans du président sortant, membres de cette commission, mettant en avant la forte indépendance de cette commission. Malgré cela monsieur Ouattara est déclaré élu, mais les résultats sont déclarés invalides par le conseil constitutionnel nommé, rappelons-le, dans son intégralité par le président Gbagbo.

Quelle superbe farce pour le peuple ivoirien qui aspirait assurément à un autre visage de la démocratie… et tout cela orchestré par l'ONU…

Mais quel est le constat actuel : 173 morts, 90 cas de tortures, 471 arrestations selon les sources du Parisien, mais surtout une guerre civile imminente suivi d'un appel à l'aide internationale du premier ministre nouvellement nommé.

A quoi servent donc toutes ces saloperies d'instances internationales pendant que des gens meurent ? Que fait Notre Sublimissime Monarque lorsqu'on requiert son aide ? N'y a-t-il pas assez à piller pour s'enrichir en Côte d'Ivoire, les mines de diamants sont-elles vides ?

Mangeons donc sereinement notre dinde de Noël, l'Afrique n'est toujours pas inscrite dans l'ordre des priorités de l'ONU.

dimanche 12 décembre 2010

Merci pour la compassion

J’appelle le peuple français à bien réfléchir, quand il ira nonchalamment déposer son bulletin en 2012 dans l’urne. Ne faîtes pas la même erreur qu’en 2007, en pensant que le candidat de gauche semble tellement manquer d’intelligence que vous vous résignerez à revoter pour Notre Seigneur Tout Puissant. Prenez bien la mesure de la considération qu’il vous accorde.

Pour exemple, reprenons simplement l’épisode neigeux de la semaine dernière : plus de 400 km de bouchons en Île-de-France, des dizaines de personnes ayant dormi dans leur voiture, des transports complètement paralysés, mais surtout un gouvernement (à la solde de Notre Monarque Absolu) qui se fout complètement de la situation. Prenons les deux principaux intéressés : François Fillon, aussi connu sous le sobriquet de "J’y vais, j’y vais pas…" et notre pote de l’intérieur, acheteur frénétique de billets d’avion "aller simple".

Le premier en est à nous raconter que les services de météorologie sont responsables du manque d’anticipation du gouvernement, alors que Météo France avait alerté sur des probables chutes de neige allant jusqu’à 15 centimètres par endroit, dans le début de la nuit de mercredi. Le second, quant à lui, nous explique que le terme "pagaille" est un mot un peu exagéré et que si l’on doit utiliser un mot pour décrire la situation, "complication" serait bien plus adapté. L’un dans l’autre, complication et compliqué ont la même racine... C’est vrai qu’il devait être compliqué de devoir dormir dans sa voiture sous la neige mercredi soir. Qui plus est, il est avéré que lorsque l’on se déplace avec un gyrophare sur son tableau de bord, neige ou pas, on arrive facilement à se déplacer.

Évidemment, ces deux remarques montrent bien que les deux zozos n’ont vraiment cure de ce qui peut bien arriver à leur peuple, mais le plus grave dans tout cela c’est que ces deux crétins, à la tête de notre pays, n’assument aucune responsabilité et ne proposent aucun plan d’action pour les semaines à venir.

Alors oui, réfléchissez bien au bulletin que vous mettrez dans l’enveloppe. Je ne fais pas l’apologie de la gauche ou du PS, que je trouve trop fréquemment frôlant le pathétisme et le burlesque, mais cette bande de dégénérés du bulbe qui gère le pays aujourd’hui doit vraiment s’arrêter.

N’importe qui mais plus jamais eux !

mardi 23 novembre 2010

Du pauv' con au pédophile

Je suis décidemment son plus grand fan ! Notre Pétillant Monarque nous a encore gratifié de formidables propos respirant pleinement l’intelligence, à l’aide d’un phrasé des plus sommaires syntaxiquement, pour répondre à un journaliste l’interrogeant sur l’attentat de Karachi, afin de pointer du doigt les personnes parlant sans preuve :
"Vous êtes un pédophile, j'en ai l'intime conviction. J'ai vu les services secrets mais je ne vous dirai pas lesquels, j'ai vu quelqu'un mais je ne vous dirai pas qui c'est, et c'était oral. Mais j'en ai l'intime conviction : vous êtes un pédophile."
Cette phrase, sortie de son contexte, lui sert d'exemple pour expliquer que la question du journaliste n'est pas justifiée. Je vous laisse lire la justification de la question sur Rue89...

Quand j’entends ce genre de réponse comme justification, je ne m’imagine que deux options : soit l’orateur est dénué de toute forme d’intelligence, soit il a autant de répartie qu’une grenouille sèche. En réalité, je ne me dis même pas qu’il existe un choix, les deux options sont forcément réunies pour oser dire cela, surtout lorsque l’on représente une des plus grandes puissances mondiales. Oui, parce que c’est bien de cela que nous parlons, de Notre Roi Soleil, l’homme identifié dans le monde entier comme la définition de l’égo, mais surtout faisant référence à notre pays. Mais pour qui allons nous encore passer ? Mon Roi, je tiens à vous rappeler que par le biais de ces mots, vous n’accordez pas la moindre once de respect à vos électeurs, sur lesquels vous déféquer sans rougir en trainant l’image de Votre Nation dans la boue.

Honnêtement j’ai du mal à me concentrer pour écrire, tellement je rigole en relisant cette phrase. Rien n’est étayé, tout est décousu, ça sent le renard du début à la fin, l'écran de fumée n'est même pas visible. Je plains très sincèrement son équipe de communication qui doit avoir envie de s’ouvrir les veines, en voyant qu’il est capable de tout foutre en l’air en moins d’une minute. Bien sûr mon bon monsieur, en déblatérant n’importe quoi, vous enfoncer juste un peu le clou dans votre implication dans cette affaire… Vos avocats doivent apprécier…

Remarquez, si l’on prend un peu de recul, il cite en exemple un sujet sur lequel il doit en connaître un rayon, puisqu'il en a reconduit un supposé à la culture…

Comble de la connerie, il se permet de quitter la salle sur cette petite pointe d'humour : "Amis pédophiles, à demain !". De pire en pire, il est tellement confiant dans sa bêtise qu’il s'en sert pour divertir l'auditoire. Je suis persuadé que l'on peut rire de tout, par contre j'y mettrais juste un bémol au regard de la fonction et du contexte. Je pense qu’à la place des journalistes, je lui aurais gentiment répondu : "Mais casse-toi, pauv’ con !".

Mais jusqu’où va-t-il aller ? Virons-le une bonne fois pour toute, qu’il aille végéter sur les trottoirs de la mairie de Neuilly. Merci Monseigneur, le monde va, à nouveau, pouvoir polémiquer sur La France.

Ci-après quelques sources (dont le fameux journal du Roi) reprenant l’information, pour vous convaincre qu’il ne s’agit pas d’une fiction :
P.S : Merci à Stéph pour l'info

samedi 20 novembre 2010

2011 s'annonce sympathique

Que se passe-t-il pendant que Notre Souverain joue aux chaises musicales à Matignon ? Demandons à notre cher ministre du budget, François Baroin, qui n’a pas vraiment participé aux émois de Matignon et s’est focalisé sur la façon de redresser le déficit de l’état.

Ci-après la liste ses principales mesures qui seront mises en place en 2011 :
  • Les avantages fiscaux accordés aux jeunes mariés ou pacsés, ainsi que ceux bénéficiant aux personnes se séparant sont supprimés. Impossible désormais de faire trois déclarations sur l’année. La mesure concernera surtout les revenus les plus modestes qui ne pourront pas compenser le coût de leur union ou de leur séparation par la baisse de leurs impôts.
  • Le taux de réduction d’impôt qu’offrent les différentes niches fiscales sera, pour chacune, réduit de 10%. Un petit bonus pour le crédit d’impôt sur les panneaux photovoltaïques qui passe carrément de 50% à 25%. Sympa cette option pour que l’écologie participe au paiement des chèques que l’on signe à Mme Bettencourt.
  • Suppression de l’abattement de 15% sur les charges sociales pour les particuliers employeurs. L’avantage c’est que l’on va pouvoir revenir à un peu plus de travail au noir et, du coup, une baisse des cotisations.
  • La TVA des offres triple-play passe de 5,5% à 19,6%. Cette hausse qui sera évidemment répercutée sur les factures de chacun et un petit cadeau à tous ceux qui préfèrent rester chez eux à profiter de la télévision et d’Internet, faute de moyens pour aller au restaurant, au cinéma, dans un bar ou ailleurs dépenser leurs revenus.
  • L’exonération de charge pour les entreprises prend désormais en compte les primes et le 13ème mois. Fin des montages financiers gagnant-gagnant pour les entreprises et les salariés. Le risque c’est que ce soit surtout la fin des avantages financiers des salariés.
  • Le forfait social sur la participation, l'intéressement, l'épargne salariale et les retraites supplémentaires sera relevé de 4 % à 6 %. En même temps, il était important d’enfin taxer un peu plus tous ses employés qui touchaient une partie du bénéfice qu’ils permettaient de dégager.
  • Baisse des remboursements des assurés sociaux. Que dire …
  • Taxation des réserves de capitalisation des assureurs, nouvelle taxe sur les contrats d’assurance-maladie responsables et prélèvement de la CSG et de la CRDS chaque année sur les contrats d’assurance-vie et non plus en fin de contrat. Les assureurs ne sont pas des philanthropes, mais il faut reconnaître que là, ils sont violemment touchés. En même temps, ils ont les plus grosses réserves d’encours financiers. Evidemment, il y a de grandes chances que cette mesure se répercute de plein fouet sur les épargnants.
  • Hausse de la taxation des placements immobiliers ou en action. Disons que cette mesure, bien qu’elle rejoigne toutes celles visant à taxer les placements sans différence de revenus, est relativement sensée.
  • Hausse d’un point de la dernière tranche d’impôt, qui passera de 40% à 41%. Ah, quand même, les plus riches participent un peu…
  • Fiscalité revue à la hausse pour les stocks options et les retraites chapeau. Celle-ci, je la cite parce qu’elle me fait rire : impossible de trouver un chiffre exact. Ne serait-ce pas juste un peu de pommade ??
Tout ça a, de surcroît, été passé en force à l’Assemblée (comme d’habitude !!!).

Heureusement, comme aime à le rappeler Notre Tout Puissant Monarque, nous avons su faire face à la crise et en sommes sortis.
Qu’eut-ce été autrement ???

mardi 16 novembre 2010

A quoi cela peut-il donc servir ?

Depuis mars dernier, et la débâcle des régionales, Notre Seigneur Tout Puissant nous fait miroiter son remaniement ministériel. Voilà une étape qui va changer la vie politique, voilà une décision qui risque de voir apparaître de nouvelles orientations. Et bien non ! On nous ressert le flamboyant François, 1er ministre de la première heure, dont nous n’avons que trop soupé. De son inaptitude à gouverner à ses frasques vestimentaires à Brégançon, qui donc est ce rigolo ? Disons qu’il a au moins une bonne tête qui plaît aux ménagères, il est presque aussi populaire que Navarro. Cela en fait-il un chef du gouvernement ? En France, cela suffit ! Yoann Gourcuff, mettez-vous à la politique, si Notre Epatant Monarque tire son épingle du jeu en 2012, vous figurerez en bonne place…

Passons maintenant à ceux qui constituent ce gouvernement. Je vais me permettre de ne pas être exhaustif et de ne parler que des meilleurs. Dans les départs, évidemment de grandes satisfactions :
  • Bernard Kouchner qui nous rabâche les oreilles depuis des mois avec sa probable démission. C’est sympa d’avoir fait cela pour lui, car il est à ce point pathétique qu’il n’est même pas capable de gérer sa sortie.
  • Fadela Amara qui, en plus de n’être ni pute ni soumise, sera désormais ni considérée. Après tout, à l’exception de son soutien sans faille à la politique sécuritaire elle n’a jamais vraiment rien foutu. Un grand merci donc.
  • Jean-Louis Borloo qui nous fait croire que son départ ne tient qu’à sa propre décision. Comme tout le monde il s’est fait virer, mais à l’inverse des autres il veut le faire la tête haute.
  • Rama Yade qui, à force de la ramener sans réfléchir, s’est gentiment faite remercier. Un peu de tristesse quand même, elle représentait la pluralité ethnique de la France et avait quand même le bon ton de remuer la merde quand elle sentait trop fort.
  • Et le meilleur pour la fin : Eric Woerth ! Ah ah ah ah ah ! Monsieur honnêteté, sang-froid, loyauté et j’en passe. Alors lui, c’est le plus grand bonheur ! Il a enfilé des quenelles à tout le monde pendant des mois et paye enfin son tribut. Néanmoins, c’est une petite surprise, car s’il était si droit dans ses bottes, comment se fait-il qu’il s’en aille ? Profitez bien des tribunaux, monsieur, et surtout qu’ils rendent justice à notre pays et vous fassent payer le prix fort.
Dans ceux qui restent, exception faite du pote Eric W., peu de surprises :
  • Michèle Alliot-Marie aux affaires étrangères, histoire de nous faire oublier Nanard. Sans grand intérêt.
  • Eric Besson à l’industrie. Peut-être que, fort de son passif de raciste à l’époque du questionnement de nos dirigeants sur l’identité nationale, il pourrait nous faire un truc sympa avec les travailleurs sans papier.
  • Roselyne Bachelot dont je ne citerai même pas les fonctions et ne ferai que ce seul commentaire : …
    Ah si, juste pour vous prévenir, c’est elle qui devra gérer le chantier de la dépendance…
  • Et toujours le meilleur pour la fin : Brice H. ! Le fascisme paie dans ce pays !
Et pour finir en fanfare, ceux qui arrivent, mes trois préférés, mon top trois du foutage de gueule :
  • N° 3 : Alain Juppé. On croyait avoir tout vu dans l’exercice du retournement de veste avec l’ami Nanard. Et bien non, on nous sert le père Alain sur un plateau doré. Les bordelais vont apprécier. Il leur a dit, juste après son élection, qu’il ne cumulerait aucun autre mandat avec celui dont il venait d’être investi par ses administrés. Grande classe !!
  • N° 2 : Xavier Bertrand. Le seul qui croyait que la volée des régionales n’était pas un désaveu des électeurs. Ministre du travail. Incapable de comprendre une élection et envoyé dans un ministre crucial à l’heure où le chômage ne cesse d’augmenter…
  • N° 1 : mon préféré, celui qui me donne envie de vomir dès qu’il l’ouvre, j’ai nommé Frédéric Lefebvre. Le pire lèche-bottes du Roi, le plus grand utilisateur de la langue de bois, ce type n’a pas plus d’amour-propre qu’un caillou. Pour moi, ce monsieur est une insulte à l’intelligence. Ce doit être ce qui explique sa nomination…
Ajoutons à cela, en guest star, à la direction de l’UMP, l’ami Copé qui pourra, dès à présent, mener pleinement campagne pour Le Roi plutôt que pour lui-même.

C’est exceptionnel, tout cela me rappelle Don Quichotte et certains moulins à vents.

Prions pour que nous n’en ayons que pour 2 ans…

lundi 8 novembre 2010

Quelle grande classe !!

Comme le temps me manque un peu actuellement, faute de choisir un des nombreux sujets à investiguer de notre actualité, j'ai préféré m'attarder sur un fait bénin mais qui, si l'on y regarde de plus près, est très significatif de la considération que les personnes populaires accordent à leur public.

Hier soir, avait lieu un des matchs phare du championnat de France de football : PSG – OM. A l'issu de ce match, le PSG sort logiquement vainqueur 2 buts à 1, car solide dans le jeu et rarement inquiété par son adversaire. Mais ce n'est pas l'avis de l'entraîneur de Marseille, qui tient un tout autre discours, prétextant que la défaite est tout bonnement due aux embouteillages sur le périphérique parisien.

Je vais perdre juste quelques minutes pour intervenir sur le côté pathétique de la remarque. Apparemment l'escorte du bus des joueurs aurait créé des bouchons, faisant arriver l'équipe au stade 1h15 avant le début du match pour leur échauffement, le raccourcissant donc d'une vingtaine de minutes … Je vous laisse apprécier par vous-même la propension de monsieur Deschamps à assumer ses responsabilités. Ceci étant dit, l'impressionnante valeur de ce monsieur vous fera peut-être excuser la noblesse de ses propos que je vais décrypter ci-après.

Ce zigue s'écoute donc nous raconter qu'un problème de circulation a complètement déconcentré ses joueurs et que, de ce fait, ils se sont inclinés. En termes encore plus simples, le fait d'avoir été bloqué sur le périphérique a empêché ces messieurs de faire leur métier correctement. Savez-vous, Ô grand manitou de la communication, que des milliers de parisiens empruntent cet itinéraire chaque jour pour aller travailler, sans jamais se plaindre à leur patron qu'ils ne sont pas opérationnels car un évènement subi pendant leur trajet les aurait déconcentrés ? Savez-vous que c'est également le cas à Marseille, à Lyon, à Lille et dans toutes les grandes agglomérations françaises ? Alors comment pouvez-vous, aussi simplement, vous apitoyer sur un problème aussi peu conséquent et sans aucune incidence avérée, alors que vos fans, qui se saignent parfois aux quatre veines pour payer leur place au stade et voir vos joueurs, connaissent les mêmes problèmes quotidiennement sans en faire la moindre remarque.

Peut-être serait-il intéressant que, dorénavant, vous ayez recours à un professionnel de la communication afin d'arrêter de vous complaire dans la suffisance, mais surtout pour respecter plus avant ces supporters qui vous permettent de vous nourrir.

vendredi 15 octobre 2010

Pourris ou non pourris ??

A l'aube d'un vote sur la réforme des retraites par nos députés, nous pouvons croire en une issue favorable pour nous tous qui risquons de finir par cotiser jusqu'à 70 ans passés.

Les grèves se succèdent, le gouvernement ne fléchit pas d'un iota, comment croire en une telle ineptie ? Et bien, figurez-vous que nos élus semblent réfractaires à cette réforme des retraites, et l'ont montré récemment pas le rejet d'un des amendements au projet de loi. Il s'agit, pour être précis, de l'amendement n° 249.

Que nous dit cet amendement ? En résumé, il propose que la réforme s'inscrive également à l'Assemblée Nationale, demandant aux députés de tendre vers un système de cotisation plus équitable, au regard du système auquel est soumis le salarié lambda. La réponse ne s'est pas fait attendre : amendement rejeté. Preuve irréfutable que nos élus ne souhaitent pas réformer les retraites. Mais ne souhaitent-ils pas réformer les retraites, ou ne souhaitent-ils pas réformer LEUR retraite ?

A l'évidence, ces gens n'ont cure des problèmes économiques de notre pays et ne souhaitent surtout pas apporter leur pierre à l'édifice de la reconstruction. Cet égoïsme primaire n'est même pas condamnable, puisqu'il me paraît presque normal de vouloir défendre ses propres intérêts. Evidemment tout le monde n'est pas logé à la même enseigne : je n'ai pas souvenir que nous ayons été consultés sur l'augmentation de notre âge minimal de départ à la retraite et m'interroge également sur l'impact qu'aurait vraiment eu un refus par référendum dans notre monarchie. Mais une fois cela rappelé, quel crédit continuerons-nous à donner à ces personnes une fois qu'elles auront voté le projet de réforme, en argumentant que tout le monde doit mettre la main à la pâte ? Il n'y a qu'à suivre ce que nous relaient les médias, le discours est étayer sur l'équité, sur le devoir d'implication que nous avons d'aider le pays à se redresser. Mais de qui se fout-on ? Comment peut-on faire une erreur aussi grossière ?

En conclusion, les seules sorties possibles sont : la revue de l'amendement 249 et son vote pour une véritable équité, ou le refus général du projet de loi sur les retraites.

Mais ont-ils encore quelque chose à faire de l'image qu'ils laissent transparaître ?

A mercredi pour le résultat.

mercredi 22 septembre 2010

A votre bon cœur

Alors voilà, d'ici une quinzaine de jours nous devrions avoir la chance de bénéficier d'un nouveau régime de retraite, bien plus égalitaire et bien plus solidaire, afin que chacun y trouve son compte. Evidemment, on pourrait se dire qu'allonger la durée de cotisation et l'âge minimal de départ à la retraite ne va pas changer grand-chose, mais juste déporter le problème sur le chômage des séniors mais également sur celui des juniors, puisqu'il y aura moins de postes vacants. Ce serait faire acte d'un bien mauvais état d'esprit face à ceux qui, jours et nuits, font tout leur possible pour trouver une solution plus juste. Ces gens qui baignent avec honneur dans le conflit d'intérêt et la faisanderie fiscale. Rendons-leur un peu hommage, eux qui n'ont cure de voir le peuple descendre dans la rue, parce qu'ils savent que ce qu'ils font est nécessaire. Eux qui ont creusé pour identifier les niches fiscales de tous ces nantis de … salariés lambda. Bref, cette mesure est complètement justifiée par ces deux mots : égalité et solidarité. Il ne manquerait plus qu'ils arrivent à nous trouver un lien avec la liberté et la fraternité et nous pourrions même devenir complaisants.

Après tout, je ne comptais pas écrire sur la légitimité de cette réforme puisque chacun sait déjà qu'elle est faite à l'emporte-pièce et qu'elle n'aura d'effet que sur du très court terme. J'ai plutôt en tête de réagir sur le côté égalitaire de cette réforme pour laquelle on n'a de cesse de nous hurler aux oreilles que les autres pays d'Europe appliquent les mêmes régimes.

Parlons-en donc un peu de l'Europe. Certes, nombre de pays européens ont déjà augmenté l'âge minimal de départ à la retraite et étaient même tous devant nous. Mais, par contre, qu'en est-il de ceux-là même qui travaillent pour l'Europe ? Il y a peu, je vous rappelais qu'en France nos bons fonctionnaires du Sénat bénéficiaient sur ce point (comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs) d'un avantage, disons, conséquent. Mais lorsque l'on élargit le spectre à l'échelle de Bruxelles nous atteignons réellement des sommets. Pour 15 ans de cotisation, la pension mensuelle (je souligne volontairement "mensuelle" parce que le mot ne paraît pas trop en rapport avec le chiffre qui suit) peut s'élever jusqu'à plus de 13 000 €. Le montant vous semble énorme, n'est-ce pas ? Alors attardez vous donc sur le nombre d'années de cotisation. Ce même nombre qui va passer à 41,5 avec la réforme de notre ministre de la distribution de l'argent des impôts. Au fait, je parle de cotisation pour ne pas heurter les âmes des plus sensibles, mais lorsque vous cotisez à hauteur de 10,55 %, ces heureux retraités auront cotisé à hauteur de 0 %...

Ces gens ne cotisent pas pendant 15 ans et touchent plus de 10 000 € par mois de retraite, pendant que vous cotisez pendant 41,5 ans pour ne touchez qu'un pourcentage de votre salaire moyen annuel, calculé sur les 25 dernières années de cotisation. J'ai déjà connu des principes plus égalitaires, voire plus solidaires.

J'ai envoyé mon CV !!!
PS : merci papa pour l'info

mercredi 15 septembre 2010

Un fin diplomate

Je me suis récemment permis de réagir aux propos de l'ONU tenus à l'encontre de la politique française de renvoi des Roms hors de nos frontières. Quelle douleur de faire aujourd'hui le constat que Mon Bon Roi adopte la même ligne de réponse que moi. Je profite donc de cette introduction pour rappeler que mon premier objectif était de me faire l'avocat du diable (chose que j'assume entièrement) et que le second était de condamner les propos tenu par des représentants de l'opinion mondiale. Une fois cela dit, j'en reviens à Mon Vénéré Suzerain qui, à l'inverse de moi-même, ne s'exprime pas sur un blog mais plutôt sur la scène mondiale.

Il nous a, une fois encore, fait montre de toute sa force de réflexion et de sa promptitude à réagir en pesant les mots qu'il utilise, en répondant à Viviane Reding, commissaire européenne, comme s'il était attablé à la terrasse d'une brasserie avec un de ses potes.
Coutumiers des "Casse-toi, pauv' con", nous pourrions ne pas nous émouvoir, mais le moindre semblant de diplomatie fait que nous ne pouvons qu'être heurtés de tels propos. La cloche de la cours de récréation a sonné depuis trop longtemps, il est temps de nous proposer des discours plus approfondis. La suppression de la fonction de porte-parole de la présidence de la république n'était finalement pas une riche idée…

Donc, Notre Sanctifié Seigneur a gaiement proposé à Mme Reding d'accueillir les Roms au Luxembourg si elle n'était pas contente du sort que leur réservait La France. Splendide !!

Le pire dans cette histoire, ce ne sont pas les retombées houleuses, de la part de l'Europe, auxquelles nous allons devoir faire face (la force de l'habitude aidant, tout cela se passera sans encombre), mais l'incompétence dont fait preuve cet homme. Moucher madame Reding relève du niveau culturo-intellectuel d'un élève préparant le bac de français. Il suffisait de lui rappeler que la teneur de ses dires renvoyait plus à la définition de la haine qu'à celle de l'indignation. En effet, Mme Reding s'étant permise la phrase suivante : "This is a situation I had thought Europe would not have to witness again after the Second World War", uniquement en anglais pour marquer son détachement à l'égard de La France, il eut fallu lui rappeler qu'en ce cas elle s'adressait à l'Europe entière et non uniquement à La France, car notre pays n'est pas le seul à appliquer cette politique, et que la comparaison de l'Europe avec l'Allemagne nazie de la bouche d'une commissaire européenne était quelque peu déplacée.

Mais non, Notre Monarque Absolu préfère toiser tout le monde du haut de ses talonnettes et continuer à épancher sa soif de reconnaissance en insultant la première venue au nom de la France.

Merci !!

mardi 14 septembre 2010

Le journal du Roi

Comme vous l'avez sûrement appris récemment, un nouveau rebondissement a eu lieu dans l'affaire Woerth-Bettencourt : la plainte déposée contre X par le journal Le Monde pour "violation du secret des sources", suite à une enquête apparemment diligentée par l'Elysée, après parution des unes des édition des 18 et 19 juillet, et menée par la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur) sur la probable source du quotidien.

Plus rien ne me choque vraiment avec ce gouvernement lorsqu'il s'agit de s'attaquer à la liberté de la presse par tous les moyens. Par contre, ce qui me froisse un peu plus c'est la solidarité affichée par Le Figaro dans cette affaire. Vous l'aurez compris si vous avez déjà eu l'occasion de vous abreuver des pages de ce journal, "solidarité" est employé ici avec ironie.

A l'évidence, un média se doit de rester le plus impartial possible lorsqu'il évoque des faits ou parle d'un sujet d'actualité. Cependant, il est indéniable qu'en lisant la presse, l'opinion de la rédaction se voit retranscrite dans les tournures et les mots utilisés. Dans le cas présent, on pourrait s'attendre à ce que le monde de la presse écrite fasse bloc face à de telles pratiques ou, à défaut, ne se prononce pas tant qu'aucune accusation n'est avérée.

Notre journal royal n'a cure de cette éthique et nous gratifie d'un article des plus acerbes pour nous décrire la situation. Voici quelques-unes des appréciations que je fais à la lecture de leur article :
  1. Le Monde n'est jamais cité mais montré du doigt, puisque calligraphier en italique, à l'inverse, par exemple, du Nouvel Observateur cité dans le même article. A croire que l'auteur avait peur de se brûler les doigts en tapant cette succession de lettres sur son clavier.
  2. L'intitulé du second paragraphe est : "Les services de police n'ont donc fait que leur travail". Intitulé très accrocheur et, à première vue, répondant à ce qu'on peut attendre d'un titre. Là où le bât blesse un peu c'est qu'aucune explication n'est fournie dans le texte qui s'ensuit. En deux mots : merci de prendre ce titre pour ce qu'il dit. Tout simplement odieux.
  3. Un dernier couplet enfin nous explique que "la DCRI est la cibles des accusations de l'opposition". J'en ai presque eu la larme à l'œil mais me suis finalement ravisé.

Je vous laisse le plaisir de décortiquer cet article à votre guise, afin que vous constatiez qu'il n'y a pas un seul instant où le doute sur l'inexactitude des accusations est permis.

Bref, ce journal affiche ouvertement son accointance présidentielle, voire même se veut être le relai des justifications de l'Etat, dans une affaire où le conflit d'intérêt fait rage. En y regardant bien, cela est finalement fort à propos et me permet de négligemment conclure qu'à conflit d'intérêt, conflit d'intérêt et demi…

lundi 13 septembre 2010

Les écueils de la foi

Les Etats-Unis, probablement le pays regroupant la plus forte communauté de catholiques intégristes, nous ont gratifié récemment d'une verve peu commune pour stigmatiser un projet prompt à déclencher la polémique : la construction d'une mosquée à Ground Zero.

L'idée semble originale et enthousiaste, se voulant être un moyen de créer l'harmonie entre l'Islam et le Catholicisme, mais le contexte est bien trop compliqué pour que tout puisse se dérouler sans encombre. Les attentats du 11 septembre ont indéniablement été associés à l'Islam, bien qu'ils ne fussent le résultat que d'un groupe d'intégristes œuvrant sous couvert de la religion. L'attachement à la religion de Jésus est tellement important dans ce pays que la relation "attentat - attaque de l'église" a immédiatement pris naissance.

Proposer ce projet de construction d'un édifice musulman, à l'endroit même que les américains lient à leur rancœur de l'Islam me semble un peu ambitieux. Ground Zero est devenu, à leurs yeux, un lieu de recueillement en mémoire des victimes du terrorisme, mais aussi, par amalgame, aux victimes de l'Islam.

Je m'interroge donc sur le bienfondé de ce projet. Est-ce par pure naïveté ou pour un tout autre motif que M. Obama a lancé ce projet ? J'ai du mal à croire que, connaissant le contexte, il n'ait pas prévu les réactions. Est-ce donc un simple écran de fumée permettant de masquer les difficultés de reprise économique auxquelles fait face le pays ? Si c'est le cas, toutes mes félicitations, c'était le meilleur moyen.

Par contre, cela nous replonge dans les affres les plus sombres de la religion, où les intégristes siègent aux premières loges. D'un côté un représentant des illuminés de Jésus proposant un autodafé du Coran, de l'autre une organisation terroriste qui n'en demandait pas tant pour recruter de pauvres hères suite à cet affront.

Comme seule ligne de défense, le président nous joue un air du monde merveilleux de Oui-Oui, s'indignant du tollé de sa proposition et précisant qu'il "ne pense pas vraiment […] être responsable de l'ampleur qu'a prise cette histoire".

Honnêtement, je pense qu'il faut soit être le dernier des derniers pour ne pas avoir anticipé cette réaction soit, à l'image de Notre Propre Souverain, avoir tellement de casseroles à masquer que le seul moyen pour le faire reste de créer des tensions au sein de la population.
Dans un cas comme dans l'autre, l'image de ce président promis à tant d'ouverture risque d'en être écornée, d'autant plus que je ne crois pas qu'il soit idiot…

En tout cas, ce projet aura au moins le mérite de nous montrer, une fois encore, toute la tolérance dont savent faire preuve les hommes.

Dieu vous garde, Incha'Allah

lundi 30 août 2010

Quand l'ONU nous donne des leçons

Autant dire que j'ai beaucoup de mal avec l'idée de déchoir quelqu'un de sa nationalité, ou d'expulser de son pays d'accueil un ressortissant étranger, mais il faut aussi savoir se remettre en question dans certains cas.

Vous l'avez compris, le sujet concerne le renvoi des Roms de France. Je n'arrive pas à cautionner cette situation, car elle va à l'encontre de mes valeurs. Cependant, je fais également un lien de cause à effet, entre les problèmes soulevés par cette communauté en France et son renvoi du pays.

Lorsque j'entends un homme de retour en Roumanie nous dire que La France est un Eldorado, qu'il est facile d'y gagner de l'argent, qu'il suffit juste d'investir dans une paire de béquille pour faire la mendicité, je reste perplexe. Lorsque je vois que des enfants de moins de 10 ans sont mis à contribution pour gagner leur vie de cette même façon, alors que l'éducation est gratuite et accessible à tous en France, je continue de m'interroger. Peut-être qu'à trop abuser de la situation, il arrive un moment où il faut savoir en assumer le coût.

Tout ça pour en venir à commenter la réaction de l'ONU face à la décision récente du gouvernement. Loin d'être un fervent défenseur de la façon de faire générale de nos dirigeants, et moins encore de celle-ci, je prends néanmoins le temps de considérer les raisons de cette décision. A l'inverse, l'ONU donne l'impression de préférer taper sur La France pour le plaisir de se dresser contre Sarkozy. M'entendre dire par un expert togolais, pays soumis à une dictature transmise de père en fils, que le pays est enclin à "une recrudescence notable du racisme et de la xénophobie", me laisse dubitatif quant au recul en matière de droits de l'homme. Qu'un expert nigérien nous assène la phrase suivante : "Le carnet de circulation nous rappelle l'époque de Pétain", alors que rien n'a encore été fait suite à l'assassinat de Michel Germaneau, et que le pays n'a toujours pas planifié d'élections suite au putsch de février, me paraît un peu emporté.

Je n'essaye pas de stigmatiser l'un ou l'autre de ces pays, pour lesquels je souhaite d'ailleurs que leur peuple soit enfin libre d'accéder aux ressources de leur terre, mais je souhaite simplement bien resituer le contexte, car je trouve que les propos tenus ne sont pas très dignes de la fonction à laquelle prétendent répondre ces messieurs.

Tout d'abord, La France n'est pas le seul pays à prendre ce type de mesure. Ensuite, que fait La Roumanie de l'aide financière que lui apporte l'Union Européenne ? Et finalement, ne faut-il pas commencer à se dire qu'il serait temps de faire face au problème ?

Alors, messieurs les bien-pensants de l'ONU, sans vouloir vous dire d'aller balayer devant vos portes avant de venir balayer devant la notre, j'aimerais juste vous rappeler que non seulement vos prises de position sont simplistes, voire enfantines, mais qu'en plus elle ne font rien avancer, proposant juste de déporter la résolution du problème dans le temps.

Au risque de me répéter, je ne cautionne pas cette décision et suis rarement d'accord avec ce que fait notre gouvernement, je les trouve d'ailleurs souvent proche du fascisme ou du totalitarisme, mais dans la situation présente le jugement est trop facile. Attardons-nous plutôt à critiquer le manque de réflexion, l'emportement, la récupération électorale, mais laissons surtout Pétain là où il est, si l'on ne fait pas l'effort d'étayer un peu plus ses conclusions et de proposer des solutions.

vendredi 27 août 2010

Des propos délétères ?

Mais qui sont donc ces journalistes du journal Marianne pour avoir osé insulter Notre Puissant Seigneur ? Le traiter de "Voyou de la république"! Nous parlons quand même du Président de La République ! Vils faquins que ces journalistes, les plus fidèles de leurs lecteurs (cf. édition du 21/08/2010) s'insurgent devant cette hégémonie médiatique, faisant que la presse se sent libre de dire ce qu'elle pense. Il ne manquerait plus que la liberté de la presse redevienne un des fers de lance de notre démocratie.

Heureusement nos plus éminentes têtes pensantes réagissent avec ferveur, face à cette honte médiatique. Nadine Morano avec véhémence ou encore Christian Estrosi avec humour ont su, une fois encore, faire preuve de courage et de pragmatisme pour défendre fièrement les valeurs de notre république. Et c'est notre secrétaire d'état à la famille qui apporte même une solution : "Marianne doit "changer de nom" ou présenter "des excuses publiques" pour sa une sur Sarkozy, "le voyou de la République"". Exactement dans le ton de notre pays : muselons un peu ces médias pernicieux, comme nous le rappelait le patron de l'UMP, Xavier Bertrand, dénonçant leurs "méthodes fascistes", et revenons à de vraies valeurs. Définissons entre honnêtes gens ce qu'est la liberté de la presse, comme nous le laisse à penser Patrick Ollier, député UMP, qui préjuge des limites de la liberté de la presse.

Comme tout cela est touchant. Dès lors que l'on tente de prévenir les français de la vérité à laquelle ils font face, ils se choquent, ils s'offusquent, ils n'assument plus, ils se désolidarisent. Au final, le constat est qu'ils rejoignent la façon de penser des deux premiers zozos cités précédemment. Rappelons-nous quand même de qui l'on parle, pour bien comprendre à qui s'associent ces lecteurs bienveillants.
Christian Estrosi, ministre de l'industrie et formidable donneur de leçon aux maires de France, prêt à prendre des sanctions complètement partiales sans aucun critère de jugement valable, pour faire "payer les maires laxistes".
M. Estrosi encore, fervent militant du clivage ethnique, nous rappelant dans le cadre de la déchéance de la nationalité que : "Bien évidemment, quand on est français de première génération et que ça fait 30 ans, 40 ans, 50 ans qu’on a exercé des responsabilités sociales, familiales dans notre pays, on n’est pas concerné".
Nadine Morano, secrétaire d'état en charge de la famille, et xénophobe de base nous expliquant : "Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c'est qu'il aime son pays, c'est qu'il trouve un travail, c'est qu'il ne parle pas le verlan, qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers".

Voilà ici des exemples auxquels nous pourrions associer ces pauvres lecteurs de Marianne tellement outrés par cette une. Intéressant, non ?

Mais au delà de cette capacité à suivre le mouvement bien pensant, à se défier de tout libre-arbitre pour se fondre dans la masse, vous êtes vous demandés vraiment s'il ne s'agissait pas d'un voyou ?
Croyez-vous que lorsqu'il entame un discours aux agriculteurs en expliquant qu'il ne va pas leur faire un discours qu'ils ont déjà entendu, alors même qu'il reprend mot pour un mot un discours qu'il leur a servi 8 mois plus tôt, ce n'est pas un voyou ? Croyez-vous que lorsqu'il annonce pendant sa campagne qu'il ne touchera pas à l'âge minimum légal de départ à la retraite et que, 3 ans plus tard, il demande de le faire à l'un de ses filous de ministres, ce n'est pas un voyou ? Croyez-vous que lorsqu'il va faire la morale dans une université américaine, ce n'est pas un voyou ? Et il est possible d'en énumérer plus de 20 pages… Alors si vous en doutez, ou si vous trouver honteux d'employer ce terme pour parler de cet homme, ou si vous penser qu'il est odieux de le dénoncer, je n'aurais qu'une citation à vous proposer – comble de l'ironie, elle est de Notre Seigneur lui-même – "Casse-toi, pauv' con!".

lundi 16 août 2010

Démagogie outrancière

Si l’on me demandait de ne citer qu’une unique personne dotée d’une faculté d’analyse proche de celle d’une moule, je choisirais sans hésiter le porte-parole de l’UMP, M. Frédéric Lefebvre.

Dans
une interview au Figaro le 08 août 2010, il revient sur le débat sécuritaire, fer de lance de notre monarchie.

A la question, consciemment naïve, sur la relance du débat sur l’insécurité comme déclencheur de la campagne de 2012, monsieur Lefebvre, non seulement ne répond pas, mais y va de son analyse : "Mais la très forte abstention aux régionales a traduit de nouvelles attentes des Français, notamment sur la question des gens du voyage et des Roms. Ils veulent aussi une fermeté totale contre l'économie souterraine, cancer des sociétés modernes auquel nous avons décidé de déclarer la guerre." D’après lui, l’abstention aux régionales serait due à un problème lié au gens du voyage ainsi qu’à l’économie souterraine (entendons par là trafic de stupéfiants). Nous voilà donc rassurés, il ne s’agissait pas d’un revers de notre monarchie suite à un ras-le-bol populaire, mais plutôt un ras-le-bol de la gauche au pouvoir dans les régions, car c’est bien la gauche qu’il stigmatise. En début de réponse il ose nous dire : "La sécurité a été un enjeu en 2002 car la délinquance générale avait augmenté de 15 % après les années Jospin et il a fallu toute l'énergie de Nicolas Sarkozy pour inverser la vapeur. Résultat, après huit ans : la délinquance a baissé de 17,5 %." Je vous renvoie une énième fois au
bulletin de l’ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales), dans lequel il est dit que l’atteinte aux biens a, en effet, baissé de 17,5 %, mais que l’atteinte volontaire à l’intégrité physique a augmenté de 16% en 5 ans et que les escroqueries et infractions économiques et financières ont augmenté de 12% sur la même durée. Il serait quand même bon, ami journaliste, de prendre ce gugusse en frontal lorsqu’il raconte n’importe quoi.

Fort de ce ramassis d’âneries, le monsieur se sent complètement débridé et nous raconte que : "Nicolas Sarkozy a eu beaucoup de bâtons dans les roues depuis 2002, mis par une gauche qui est dans un déni tactique de la réalité pour faire monter le FN". Impressionnant, il utilise les reproches faits à la droite pour expliquer les problèmes que lui pose la gauche. Non seulement il ne réfléchit pas, mais il manque tellement d’arguments qu’il va jusqu’à utiliser ceux servant à décrier son parti.

Et de conclure : "C'est la gauche qui se sert de cette affaire [NDLA : l’affaire Bettencourt] pour faire diversion, parce qu'elle n'a pas le courage de prendre position sur la délinquance, comme sur les retraites." Merci de nous faire toucher le fond en nous rappelant qu’il ne s’agit que d’une simple diversion.

C’est fou le flot d’insultes qui me viennent à l’esprit après lecture des propos de ce monsieur.
Mais comment peut-on encore donner du crédit à cet homme ? Être démago est une chose, mais lorsque l'on se permet de prendre tout le monde pour des idiots, c'est faire preuve de trop de cerveau pour être investi des fonctions dont il l'est.

jeudi 5 août 2010

Un homme d’idées

Yanick Paternotte, député UMP du Val d’Oise, se présente comme un homme d’idées et un élu d’action sur son site Internet.

Il faut avouer que ce monsieur sait mettre en pratique ce qui le caractérise. Une de ses dernières idées en date serait d’en finir avec les avantages fiscaux des journalistes, qui bénéficient aujourd’hui d’une niche fiscale leur permettant de déduire jusqu’à 7500 € de leurs revenus imposables.

A vrai dire, l’idée est pleine de bon sens (elle retient même l’accord des journalistes de Marianne dans leur édition du 31/07/2010), mais attardons-nous quand même sur le contexte et la manière.

Pour ce qui est du contexte, LePost.fr nous détaille simplement le calcul du manque à gagner actuel pour l’administration fiscale et nous propose une comparaison avec la somme remboursée à Mme Bettencourt, au titre du bouclier fiscal. En deux mots, les 37390 journalistes français, s’ils ne bénéficiaient plus de cette niche fiscale permettraient, à peine, de rembourser les 30 millions versés à Mme Bettencourt en 2008. Evidemment, l’idée semble très intéressante : 37390 personnes payant l’avantage fiscal d’une unique personne.

Maintenant que le contexte a permis de rendre un peu moins crédible la luminosité du monsieur, attaquons-nous à la manière de présenter cette idée. Les propos du député au ministre du budget tels qu’ils ont été rapportés : "Comme on ne compte pas beaucoup d’amis parmi les journalistes, qu’est-ce qu’on attend pour s’attaquer à leur niche ?". Alors c’est donc ça ! Il faut être un sympathisant, que dis-je, un ami de l’UMP, pour pouvoir bénéficier d’avantages fiscaux. Et monsieur Baroin d’ajouter : "les journalistes contribueront à l'effort comme tout le monde".

Vu de ma petite bulle de néophyte de l’administration fiscale, j’en tire cette simple conclusion : identifions donc tous les contribuables avec lesquels nous n’avons pas d’affinité, afin de permettre à nos amis de profiter pleinement du bouclier fiscal.

Si, grâce aux annonces de la presse, Mme Bettencourt venait à perdre l’appui de la famille Woerth, qu’elle se console, elle pourra prochainement compter sur les journalistes.

mardi 27 juillet 2010

L'inspecteur Harry

S’il en est bien un qui sait manier le verbe et nous honorer de ses fabuleuses analyses dignes de Oui-Oui au pays des Barbapapa, c’est bien notre éminent ministre de l’intérieur. Interviewé le 21 juillet 2010 sur Europe 1, au sujet des incidents ayant eu lieu à Grenoble, monsieur Hortefeux nous a gratifiés d’un somptueux discours sur la sécurité.

Dès le début de l’interview, il s’appuie impunément sur le rapport de l’ONDRP (Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales) pour nous vanter le succès de sa politique sécuritaire. Apparemment, Marianne2, moi-même et notre ministre ne voyons pas exactement les choses de la même façon, et n’avançons pas la même analyse des chiffres (cf. post du 04/03/2010).

En brave élève de Notre Tout Puissant Souverain, il commence ensuite à répondre sur les incidents de Grenoble et Saint-Aignan par un aphorisme des plus enhardi, nous annonçant que "l’intolérable ne doit pas être toléré !", formule qu’il va ensuite nous expliquer. Et voilà, à peine deux minutes d’interview qu’il se fout déjà de notre pomme.

Passons désormais aux faits. "Le calme est revenu" à Grenoble, grâce à l’intervention de notre ministre qui a fait venir un hélicoptère, ainsi que le GIPN. Il nous précise même qui les laissera le temps qu’il faudra. Impressionnante réactivité qui nous fait dire qu’il ne faut pas rigoler avec les lois de ce pays. Par contre, si ça pète encore à Grenoble, on envoie des chars Leclerc et des F16, ou on rase carrément pour reconstruire ? J’ai bien peur qu’il faille ne pas être fier de cette mesure plutôt que de s’en enorgueillir…

Toujours dans la série : Mon Seigneur est mon mentor, éludons les questions et passons sur des sujets que nous maîtrisons. La police a effectué 1200 visites de halls d’immeuble en 3 mois, en Seine-Saint-Denis. Outre le fait qu’on se demande ce qui vient faire cette information dans cette interview, j’espère au mois que les policiers ont pris le temps de faire leur choix de boîte aux lettres, afin de nous sortir un catalogue automne-hiver. Trêve de plaisanteries, cela a pour but de "rétablir l’ordre et la sécurité". Merci Inspecteur Harry de veiller sur nous.

S’ensuit une question sur le refus de la proposition d’assises ou de grenelle sur la sécurité faite par le PS. En même temps, on imagine difficilement l’animal s’asseoir autour d’une table pour réfléchir. Plein d’humour, il nous répond : "Pas besoin de « grenelliser »" ou "marre d’être assis". J’ai presque eu de la tendresse pour cette candeur humoristique… puis il a continué : "Nous avons besoin d’action". Ouf, l’Inspecteur Harry est de retour.

Attention, celle-ci est exceptionnelle : à l’interrogation du journaliste sur le fait que le maire de Grenoble ait alerté, quelques jours avant les incidents, sur le fait que la population de la ville a augmenté de 20000 habitants en 20 ans, alors que le nombre de policiers a diminué de 120 fonctionnaires, le monsieur ne se démonte pas et nous explique qu’il s’agit d’un corps précis de la police et que si l’on cumule tous les corps de police de la ville, on s’aperçoit qu’"en réalité il y a une stabilité des effectifs". Conclusion : il est content de sa réponse. Juste un point : une phrase qui commence par "en réalité" montre d’elle-même qu’elle n’a aucun poids, puis, si le constat est vraiment la stabilité, c’est qu’il y a, malgré tout, un problème : le nombre d’habitant a augmenté de 20000 personnes, l’avez-vous oublié ?

Finissons donc en beauté en incriminant les maires de gauche qui rechignent à armer la police municipale (on pourrait aussi armer les concierges dans les halls du 93, ça éviterait de faire déplacer la police), ou qui ne mettent pas en place la vidéo-protection "indispensable pour identifier et prévenir".

J’espère que, cette année, Jean-Marie va lui faire une carte de son parti, parce qu’à force de lui faire de la publicité gratuite, il risque de lui réclamer des royalties.

Le pays des institutions …

Lorsqu’en France, il est légitime d’estimer qu’environ 3,5 millions de salariés sont payés au SMIC (environ 1056 € net par mois), il en est d’autres pour lesquels le traitement diffère un peu.

Décryptons ensemble cet ouvrage, paru en septembre 2008, coécrit par Robert Colonna d’Istria et Yvan Stefanovitch : Le Sénat : enquête sur les super-privilégiés de la République.

Voilà ce que nous y apprenons : le Sénat emploie 1260 fonctionnaires payés entre 2300 € et 20000 € mensuel. Ce personnel est néanmoins soumis à des semaines lourdes d’horaires de travail : 32 heures. Pour qu’ils puissent pleinement se reposer et soient en pleine possession de leurs moyens lorsqu’ils travaillent, ces salariés bénéficient d’environ 4 mois de congés par an.

Si par le plus étrange des hasards, ces 32 heures hebdomadaires ne suffisaient pas à réaliser pleinement leur métier, une prime de nuit leur est accordée… Prime évidemment versée s’ils ne travaillent pas de nuit. C’est un acquis "social" (l’emploi même du mot m’offusque dans le cadre de cet écrit) de la profession.

Faisons désormais un petit focus sur les sénateurs ; vous savez ces gens dont vous ne connaissez pas la fonction. Ces dames et messieurs touchent la coquette somme de 11540 € net par mois. Somme à laquelle s’ajoute la gratuité des services comme la RATP, Air France et la SNCF. A toute fin utile, ils bénéficient également d’une prime informatique, mensuelle, de 1000 € par mois ; soit la possibilité, donnée à un sénateur, d’équiper informatiquement, le temps de son mandat de 6 ans, un immeuble de 72 logements (avec un équipement plutôt correct). Allez, faîtes un effort, vous connaissez bien une tour HLM de 12 étages avec 6 appartements par palier, non ?

Je vous entends déjà me dire : "Quelle médisance gratuite, ces personnes votent quand même le budget de l’Etat, ainsi que les projets et les propositions de loi, une responsabilité qui mérite bien quelques avantages." Et bien je le conçois. Je veux bien même admettre qu’il est important de n’avoir que peu de contraintes matérielles pour avoir l’esprit libéré et prendre de telles décisions. Mais là où le bât blesse le plus, c’est que cette joyeuse bande de nantis n’est finalement qu’une bande de fumistes : 90 des 343 sénateurs sont assidus à leur fonction, 120 sont à temps partiel et le reste n’est quasiment jamais présent au Sénat. Je vous laisse tenter la même chose dans votre travail, juste pour voir… Heureusement, il existe une loi qui supprime les indemnités sénatoriales en cas d’absences répétées : plus de 3 ou 4 fois par mois. Cependant, cette loi, appliquée dans beaucoup d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Angleterre, n’est pas appliquée en France…

Mais cette liste de privilèges va-t-elle s’arrêter un jour ? Allez, une petite dernière pour passer une bonne soirée : si vous êtes mariés à un sénateur et que le pauvre homme ou la pauvre femme décède, vous touchez 66 % de sa retraite en tant que conjoint ; retraite minimum de 1869 € mensuels pour 6 ans de cotisation. Pour information, nous parlons de 54 % dans le privé et d’une moyenne de 1500 € de retraite mensuelle pour 40 ans de cotisation…

Le Sénat est une institution qui coûte au contribuable environ 300 millions d’euros pas an, gérés en toute opacité, car la Sénat n’est pas soumis au droit de regard de la Cour des comptes !!!

Dis papa, comment on devient sénateur ?

P.S : merci papa pour la source.

lundi 19 juillet 2010

Pourquoi une telle situation ?

Dans la nuit du vendredi 16 juillet a eu lieu un braquage, à Grenoble, ayant dégénéré, laissant pour mort un des braqueurs, âgés de 27 ans. En réponse à la mort de cet homme, le quartier duquel il est issu a fait acte de violence pendant trois jours, afin de protester contre la bavure policière.

Etrange constat que celui nous sautant aux yeux : braquer un casino, tirer à balles réelles sur la police et finalement se faire tuer en riposte semble provoquer l’ire d’un quartier entier. A ce rythme, nous verrons bientôt la presse titrer : "Un braqueur, dans l’exercice de ses fonctions, se fait tuer par un policier inconscient".

Mais comment fait-on pour se trouver dans des situations tellement insensées ? Lorsque, en réaction à ce qui se passe, notre ministre de l’intérieur nous
parle "lutte contre la délinquance", "absentéisme scolaire" ou encore "vidéoprotection", je préfère essayer de me poser des questions sur ce qui fait que nous arrivions à une telle situation.

Comment cette mère qui a perdu son fils peut avoir comme première réaction de porter plainte et d’expliquer que "la police a déconné" ou que cela "va aller loin" ? S’est-elle demandée si braquer un casino n’incluait pas des risques ? Je comprends que la perte d’un enfant soit insoutenable, mais votre fils, madame, savait ce qu’il faisait, surtout lorsqu’il s’est mis à faire feu sur la police. Avant d’attiser les braises de la haine, posez-vous donc deux ou trois questions pleines de bon sens et vous comprendrez que de chaque décision naissent des risques qu’il faut ensuite assumer. Dans le cas de votre fils, le risque était la mort et malheureusement c’est à vous qu’il incombe de l’assumer.

Il y a quand même un sacré malaise pour que nous fassions face à ce type de réaction.

Alors qu’en est-il ? D’un côté, nous avons une ghettoïsation de plus en plus visible dans et aux alentours des principales villes de France. La mixité sociale est de plus en plus inexistante dans ces quartiers devenus sensibles, c’est la pauvreté qui prédomine, nivelant de plus en plus par le bas. Des zones de non-droits se créent, la société rejette cette population, la violence est l’unique exutoire, la répression se durcit car elle est la seule solution présentée face à ce problème. D’un autre côté, nous avons une police de plus en plus armée, de moins en moins formée, à laquelle on impose des résultats chiffrés en tout point, à laquelle on octroie de plus en plus de pouvoir. Ce métier de proximité et de prévention est devenu un métier de répression à outrance, positionné au-dessus des lois. Il est donc évident que nous confrontons deux fonctionnements aux antipodes l’un de l’autre.

Peut-être serait-il temps de se pencher réellement sur ces quartiers défavorisés, peut-être faudrait-il s’accorder sur l’importance des budgets et des formations dans l’éducation nationale, peut-être faudrait-il comprendre l’objectif des budgets municipaux, peut-être que nous pourrions nous demander s’il ne faudrait pas rénover ces quartiers, plutôt que de construire des pistes cyclables ou des ronds-points soumis aux pots-de-vin des plus influents. Peut-être faudrait-il plus contrôler toutes ces personnes qui ont le pouvoir et proposer enfin des solutions à ceux qui souffrent. Peut-être pourrions-nous nous demander pourquoi ce jeune, au risque d’y perdre la vie, a préféré braquer un casino plutôt que de s’orienter vers une voie moins tortueuse ?

Combattre la violence par la violence engendre la haine et la haine engendre la violence. Peut-être que la méthode a fait ses preuves d’incompétence et qu’il serait temps de la faire évoluer…

vendredi 9 juillet 2010

Ethiquement pathétique

Direct Soir, quotidien d’actualité gratuit du soir, distribué chez tout les grands libraires (comprenez : n’importe quel présentoir à journaux des couloirs du métro), propose à Jean-Marc Morandini de rédiger, dans ses pages, un billet quotidien.

Pour mémoire, Jean-Marc Morandini n’est autre que l’ancien symbole de la télé-poubelle. Animateur de l’émission
Tout est possible sur TF1, il s’était attiré les foudres de la presse avec ce concept d’émission racoleuse. Depuis, il s’est reconverti en critique des programmes audiovisuels et cumule émission de radio sur Europe 1, émission télévisuelle sur Direct 8 et suivi des news audiovisuelles depuis son site web. Bref, le monsieur cumule un passé, ainsi qu’un présent riches en sujets exceptionnellement inutiles.

Ayant eu dernièrement la joie de feuilleter le Direct Soir, j’ai pu m’arrêter sur deux des billets rédigés par le susnommé.

Le premier (édition du mercredi 07 juillet téléchargeable sur le site de
Direct Soir) portait sur la pseudo-agression de David Pujadas, que celui-ci aurait d’ailleurs préféré éviter d’ébruiter (Merci JMM !), dans lequel, outre l’analyse démagogique digne de la préface de Oui-Oui en vacances, JMM se permet de nous dire : " Quand il se produit des incidents comme celui-là, je me demande toujours si je dois en parler pour les dénoncer – au risque de faire de la publicité à ses auteurs -, ou au contraire s’il faut garder le silence.". Le pire dans cette phrase, ne vient pas seulement du fait qu’il prenne ses lecteurs pour des idiots, en nous faisant croire à son implication, mais plutôt de la tournure par laquelle il nous fait croire qu’il n’assume pas complètement ce qu’il fait et qu’il en est presque contraint. Soyons un peu lucide, il a rédigé ce billet après que David Pujadas a dit regretter que cette affaire se soit sue et, risquant de passer une fois de plus pour un racoleur, au lieu de s’excuser, il fait acte de solidarité avec M. Pujadas. Il serait peut-être temps d’arrêter de ne prendre les gens QUE pour des cons, nous avons tous compris qu’il s’agit d’un sujet qui permet de faire du buzz, il n’est pas nécessaire de s’en justifier.

Le second article (édition du jeudi 08 juillet téléchargeable sur le site de
Direct Soir) est encore pire. JMM nous parle du suicide d’un candidat d’une émission de téléréalité, sans qu’il ne soit avéré que son acte soit ou non dû à sa participation à ladite émission. De ce billet je vais citer et revenir sur deux parties : "Pour ma part, j’ai écrit à plusieurs reprises que ce type d’émission était un danger et qu’un jour, un drame arriverait." et "La téléréalité existe depuis 10 ans en France. Les candidats sont informés des risques […]. C’est aussi à chacun de prendre ses responsabilités, des parents qui envoient leurs gamins dans ces émissions aux producteurs en passant par les diffuseurs, mais aussi et surtout les participants !". JMM se positionne donc en donneur de leçons. Pour bien comprendre, il faut juste se remettre en mémoire l’activité de JMM : son site de news fonctionne, environ à 60 %, grâce à la téléréalité, lorsqu’une émission est en cours de diffusion, tout ce qui se passe dans un loft, une ferme, les coulisses d’une émission et j’en passe, est repris inéluctablement pour faire de l’audience ; il est l’un des premiers animateurs à inviter les candidats sortant d’une émission de téléréalité sur son plateau de Direct 8, afin de décortiquer tout ce qui a pu se passer dans la vie trépidante du candidat dans l’émission ; dernièrement il a lancé son propre concept de téléréalité pour sélectionner un nouveau chroniqueur. J’estime au moins à 40 % la part de la téléréalité dans les revenus qu’il génère. Ce mec vit de ça, crache dans la soupe, feint de ne pas faire partie des gens responsables de l’essor de ce type de programme et vient, en plus, nous répéter qu’il nous avait prévenu…

J’espère, qu’avec ça, il décrochera enfin le titre, très convoité, du meilleur faux-derche du PAF.

mercredi 7 juillet 2010

Salut les moutons

N’oublions jamais que nous sommes dans l’ère de la surconsommation. Nous n’achetons pas par simple besoin, voire même pour une simple satisfaction mais uniquement pour faire tourner l’économie.

Vous en doutiez ? Heureusement Steve Jobs et Apple sont là pour vous le rappeler.
Vous ne voyez pas de qui je parle… Mais si, bien sûr, Apple, la société miracle du début du siècle, avec son génial Ipod, son formidable Iphone, ou son exceptionnel Ipad, n’en déplaise à bon nombre de travailleurs chinois de la firme, se trouvant dans une telle impasse qu’ils finissent par se suicider. Ne jugeons pas M. Jobs sur ce point (il a d'ailleurs augmenté les salaires ...), il n’est pas le seul à avoir repris le fameux slogan d’Intermarché pour le décliner à La Chine : "Le pays où la vie est moins chère !", attardons-nos plutôt sur ce qui le rend bien plus sympathique.

Avant tout, si l’on m’y invitait, je décrirais l’évolution de la consommation de la manière suivante :
  1. Les consommateurs ont des besoins, sans présager qu’il s’agisse de besoins vitaux ou non. Des marchés se créent dans lesquels s’engouffrent des sociétés de productions répondant aux besoins de ces consommateurs. Fonctionnement plutôt binaire de l’offre et de la demande.
  2. Une fois la réponse à leur besoin obtenue, les consommateurs ont de nouveaux objectifs : minimiser le coût d’achat pour un même produit, faire en sorte qu’un produit dure dans le temps, n’acheter qu’un unique produit pour plusieurs besoins… bref, réduire leur consommation d’un précédent besoin. C’est à partir de ce moment que la concurrence prend tout son sens : moindre prix, meilleures performances, qualité à l’épreuve du temps. Fonctionnement gagnant-gagnant pour le consommateur et l’entreprise.
  3. A partir de ce point, il va commencer à falloir pervertir le système. Les entreprises s’aperçoivent qu’elles pourraient générer plus de profit en allant à l’encontre des trois précédents axes de la libre concurrence. Malheureusement, cela reviendrait à perdre sa clientèle pour uniquement en conquérir une nouvelle, car il est impossible de jouer sur les trois axes. Pour palier à cela elles rachètent la concurrence ou créent des trusts pour se retrouver dans des situations de monopole et ainsi pouvoir orienter le marché pour leurs propres profits. L’entreprise ou le trust peut alors jouer librement sur les prix mais doit garantir de la qualité pour éviter d’être rachetée à son tour. Cela ne marche que pour des besoins devenus indispensables (exemple des opérateurs téléphoniques). Soit dit en passant c’est normalement illégal.
  4. Maintenant que la situation commence à être pervertie, on s’aperçoit que le consommateur est une vraie mine d’or, mais qu’il n’a malheureusement que peu de nouveaux besoins et qu’il est donc difficile de s’installer sur le marché. Le cheminement classique est donc de créer le besoin, par de grands coups de communication et de marketing. Terminé le besoin diminuant dans le temps puisqu’il évolue en permanence.
  5. Maintenant que nous en sommes là, nous constatons que les entreprises fixes les prix en fonction de leurs profits et ont trouvé le moyen de rendre négligeable la durée de vie d’un produit. On pourrait se dire qu’on touche le fond et que faire pire devient difficile. Ce serait être bien naïf car il est aussi possible de toucher à la qualité, et c’est la que je vais reprendre le fil en remerciant Steve de si bien illustrer cette dernière étape de l’évolution.


Une fois qu’il est bien acquis que le besoin du consommateur oscille entre mode (dans le sens : il est important d’avoir ce que tout le monde a) et nouveauté (dans le sens : il est important d’avoir en premier ce que tout le monde aura), il ne reste plus qu’à lui rappeler qu’il ne vit que pour acheter et qu’il serait plutôt bon qu’il s’y cantonne.


Mister Jobs, je vous rends hommage, ici, en me permettant de vous prendre comme exemple, car, ces derniers jours, vous montrez une telle énergie à vous moquez de vos clients qu’il eut été injuste de ne pas en parler.

Je ne vais pas revenir sur l’historique d’Apple mais rappellerais juste qu’il s’agit d’une entreprise arrivée sur le marché en 1976, pour répondre à un besoin de consommation (l’informatique à domicile). Travaillant sur la qualité, réduisant ses coûts et essayant de répondre à plusieurs besoins avec un unique produit, Apple a fait face à la concurrence, jusqu’au moment où c’est elle qui s’est retrouvée dans la position du plus faible, risquant de se faire racheter. Elle a ensuite rebondi en créant de nouveaux produits et travaillant merveilleusement bien ses campagnes de communication et de marketing. Qui plus est, elle a su exploiter les failles de son cœur de métier pour fidéliser sa clientèle : diabolisation de la concurrence, suppression de l’interopérabilité de ses produits avec le reste du marché, ou encore surabondance d’innovations technologiques.


Tout cela pour bien comprendre le point principale de cet article, que je m’excuse de n’aborder que maintenant : Steve met, aujourd’hui, en exergue la dernière phase de l’évolution de la société de consommation en proposant l’Iphone 4g : plus cher mais tellement nouveau, plus fragile mais tellement beau, mais surtout : moins performant mais tellement nécessaire. Il va, simultanément, à l’encontre des 3 principales attentes du consommateur... et nous achetons ! Pire encore, sur la qualité, le seul point où les consommateurs se permettaient encore d’avoir un avis qui comptait il les envoie paître :

  • Constat : l’Iphone 4g perd le réseau lorsque l’on s’en sert normalement pour téléphoner… Il s’agit juste de sa principale fonctionnalité
  • Réponse de Steve : "Hold it different or use a case !" (Tenez-le différemment ou utilisez une house !)


Résumé en quelques mots cela donne : croyez bien, chers clients, que je n’ai que faire de vous fournir un service de qualité, puisque vous êtes complètements dépendants de mes produits. Je me fous de vos problèmes car, aujourd’hui, je sais que vous achèterez chez moi.

J’adore ce mec !!!

mardi 6 juillet 2010

Mais qui donc arrêtera Roselyne …

Mais quelle mouche l’a donc piquée ? Elle qui restait sur sa formidable campagne de don de l’argent public aux multinationales pharmaceutiques, dans le cadre de la vaccination contre un virus moins virulent que la grippe saisonnière et s’étant finalement moins développé, voilà qu’elle reparaît à nouveau sur la scène médiatique. Peut-être a-t-elle besoin de faire oublier sa propension à la prise de décisions irréfléchies, ou craint-elle l’ombre que peut lui faire le joli minois de sa secrétaire d’état déléguée au sport ?

En tous les cas, Roselyne Bachelot occupe, à elle seule, un bon quart de l’actualité. Entre ses diverses sorties sur l’équipe de France, jouant un jour le rôle de maman en insistant sur des valeurs déjà tellement loin de l’éthique de nos joueurs, puis le jour d’après faisant un amalgame douteux entre banlieue et racaille au sein de l’équipe, ses élucubrations à l’Assemblée Nationale pour nous parler de la débâcle française en Afrique du Sud en pleine crise des retraites, son exaspération suite à la baisse du prix de deux paquets de clopes, la laissant dire qu’elle allait donc augmenter les taxes sur le tabac (si l’on fonctionne un peu dans le monde de la théorie du complot, nous en serions presque à nous demander si ce n’est pas elle qui a fomenté cela avec l’industrie du tabac), la revoici pleine de grâce à l’assaut du Tour de France pour nous annoncer, pleine d’espièglerie, qu’elle sera "extrêmement vigilante" contre le dopage…

En toute humilité, je vais me permettre un petit bilan de ce que je nommerais "Les Frasques à Roro".

  • Les interventions en Afrique du Sud : après que Rama Yade nous a fait rêver en nous gratifiant d’une polémique puante sur un sujet lui ayant permis d’aller balayer devant sa porte, Mme Bachelot s’est sentie investie d’une mission primordiale : réussir à faire pire. Aucun problème, la dame étant empreinte de moult formules superfétatoires (je viens de découvrir ce mot qui se prête exactement au caractère du discours de madame), elle a réussi en deux interventions à devenir la risée de la classe politique française.
  • Le passage à l’Assemblée Nationale : non contente d’avoir politisé un évènement sportif, la voici qui relance de plus belle en s’exprimant devant un auditoire censé s’occuper des réels problèmes du pays … Mais dans quel monde vit-elle ?
  • La baisse du prix du tabac : très bel hommage à la réflexion en optant pour la surenchère, pénalisant ainsi ceux qui n’avaient rien demandé. Le bémol dans cette logique c’est que les paquets coûtant moins chers, depuis ce jour, coûteront également moins chers demain…
  • Le Tour de France : comment peut-elle encore nous faire croire à sa vigilance ? Va-t-elle nous faire un petit cadeau à l’image du virus H1N1, dernier acte de vigilance en date ? Peut-être qu’elle va nous diligenter 200 millions de contrôles pendant l’épreuve ?

Je lance donc un appel au peuple : que celui qui pourra lui opposer un argument la faisant taire se fasse connaître et lui parle au plus vite !!!

vendredi 2 juillet 2010

Légiférer sur la connerie

L’un des thèmes d’un concours photo organisé par la FNAC en mars 2010 portait sur le politiquement incorrect. A l’évidence, le jury a dû être gratifié de clichés plus somptueux les uns que les autres. Après avoir délibéré, ils ont élu le vainqueur : un gugusse s’essuyant les fesses avec un drapeau français. La classe politique (rassurons-nous, pas tous quand même) s’est aussitôt mise en émoi, qualifiant d’outrage à la nation, cette photo amateur et allant jusqu’à ester en justice... Pour voir l’affaire classée, très justement, sans suite.

Rue89 nous apprend aujourd’hui que des sanctions ont malgré tout été appliquées. Une responsable de la communication ainsi qu’un cadre de l’action culturelle de la société ont été licenciés pour faute grave.

Mais quelle faute ont-ils commise ? Celle d’avoir déplu à notre garde des sceaux ou à notre ministre de l’intérieur ou celle d’avoir fait une faute professionnelle ?

Je crois qu’à l’instant où l’on décide de faire du tape à l’œil, il est normal de s’attendre à avoir un tant soit peu d’écho, voire de faire face à l’indignation de certains. Dans le cas présent, l’élection porte sur du politiquement incorrect. Qui voyons-nous sortir du bois ? Des politiques ! J’en conclus que le jury a exceptionnellement bien axé son jugement. Mais ce n’est pas le cas de l’employeur de ces personnes, qui a décidé de les renvoyer pour se faire bien voir aux yeux de nos gouvernants. Quelle capacité à assumer ses responsabilités !

Voici donc les points qui me choquent dans ces faits :
  • La première est à mettre au compte de Mme Alliot-Marie et de M. Hortefeux pour, une fois de plus, n’avoir rien d’autre à faire que de venir pointer leurs museaux dans de futiles inepties (en m’excusant du pléonasme, mais je voulais appuyer sur le caractère du sujet).
  • La deuxième est au compte de la FNAC, qui apparemment confond facilement concours artistique (on parle de photographie, ne l’oublions pas) et buzz médiatique.
  • La troisième et pire, est également au compte de la FNAC, pour licenciement abusif de personnels n’ayant fait que répondre à l’attente de leur société,… qui finalement fait parler d’elle gratuitement.
  • La quatrième presque aussi pathétique, à nouveau pour la FNAC pour déni de responsabilité. Peut-on nous communiquer le salaire mensuel de cette bande de zigotos qui n’assument aucunement les actes qu’ils commanditent ?

Tout ça aboutit quand même à légiférer sur la dégradation ou l’utilisation indécente du drapeau français… J’espère que, chez vous, vous ne disposez de PQ ou d’essuie-tout avec un emblème national dessiné dessus, parce qu’au quel cas vous seriez en plein indécence illégale !

Vivement que nous légiférions sur la connerie, juste pour voir qui trinquerait en premier …

lundi 28 juin 2010

Et si nous laissions le football au football …

Cette coupe du monde prend de plus en plus une tournure extra-sportive. De l’impact éthique de la main d’Henry chez tout nos preux citoyens du monde, empreints d’une morale qu’ils ne sont même pas capables de s’appliquer au quotidien, à la sournoiserie des politiques pour s’immiscer dans les problèmes de l’équipe de France, le football devient le reflet de la société.

Les tricheries, les erreurs de jugements, les fautes de communication, la dilapidation de fonds privés, ou les quelconques frasques de la planète football sont prises comme symboles des problèmes internationaux, puisqu’il est plus facile de s’offusquer de ces problèmes sans conséquence, ardemment relayé par les médias, plutôt que de voir se qui se passe autour.

Pendant ce temps-là, Haïti essaye de se reconstruire dans l’oubli, BP continue de polluer les côtes américaines et, depuis ce week-end, les côtes mexicaines, nos dirigeants se fatiguent pour ne rien dire dans des sommets au coût exorbitant, La Chine continue son oppression, Israël mène gentiment son enquête sur ses propres erreurs, et je n’ose même pas m’intéresser à chaque pays unitairement. Je ne citerais que le cas de La France où notre ministre du travail s’embourbe dans des affaires d’évasion fiscale et nous colle une réforme sur les retraites qui ne semble convenir à personne, où Le Parisien et Libération nous relatent que les préfets touchent des primes aux résultats, où le taux de chômage stagne à 9,5 %

Voilà donc où nous en sommes réduits, à nous indigner face des problèmes bénins… parce que, rappelons-le, que Domenech soit ou non le dernier des abrutis, que les joueurs de l’équipe de France soient loin d’avoir inventé l’eau tiède, que Jean-Pierre Escallettes ait autant de charisme qu’une moule, ou que les arbitres des deux derniers huitièmes de finale n’aient pas les yeux en face des trous, que les italiens aient joué comme des manches, n’a pas vraiment d’importance cruciale pour améliorer le quotidien de ce monde. Non ?

Pourquoi ne pas tout simplement arrêter de se poser sans discontinuer ces mêmes questions, pourquoi ne pas s’arrêter à une analyse d’après match… ou plutôt d’après connerie pour l’équipe de France… pourquoi ne pas regarder cette coupe du monde comme la simple succession de matchs de football et s’arrêter là ? Bien sûr, la faculté des médias pour nous faire du sensationnel avec pas grand-chose y est pour beaucoup, entre TF1 qui nous fabrique de l’émission sportive avec un animateur de Koh-Lanta et un ancien joueur people de l’équipe de France, France Télévision qui nous joue la marque de l’indignation en priant Emmanuel Petit de nous dire ce qu’il pense en tout honnêteté, ou Canal + qui recycle sur ses plateaux des anciennes gloires de la téléréalité en journaliste sportive, il est difficile de ne s’attarder qu’aux simple matchs, mais ne faudrait-il pas, finalement, les laisser dire sans les écouter.

La solution ne serait-elle pas d’accorder au football la seule importance sportive qu’il mérite ?

vendredi 25 juin 2010

Plus aucune considération

Hier, jeudi 24 juin 2010, une journée nationale de grève a eu lieu pour protester principalement contre la réforme des retraites, principalement sur le recul de l’âge légal de départ. Une forte mobilisation a eu lieu faisant avoisiner les chiffres autour de 800000 pour la police et 2 millions pour les syndicats.

Le résultat de cette grogne nationale ne s’est pas fait attendre : Eric Woerth nous a expliqué, à mots couverts bien sûr, qu’il n’en avait cure, nous précisant que ce mouvement ne changerait rien à la décision du gouvernement. Pire encore, il argumente sa décision en comparant le nombre de grévistes descendus dans la rue hier, au nombre estimé des précédentes grèves.
Comble des combles, Le Figaro nous explique cette grève est un succès pour les syndicats...

Attardons-nous donc sur les raisons de l’utilisation de ce fallacieux argument par notre ministre et du relai du Figaro.

En France, comme dans chaque pays où le droit de grève est respecté, les citoyens descendent dans la rue pour exprimer un mécontentement contre une mesure prise à leur encontre. L’objectif, in fine, est d’obtenir, a minima, des négociations pour aboutir sur des accords prenant en considération le plus d’opinions possibles.

Une fois cette position exprimée, que constatons-nous ? Les précédentes grèves, depuis 2008, sur le régime des retraites n’ont abouti à AUCUNE négociation. Je ne remonte pas avant 2008 et je ne parle volontairement que du régime des retraites, mais je vous laisse généraliser ce constat et la suite à bon nombre de grèves.

Alors, pour quelle raison ces grèves n’ont-elles aucune incidence ?
La principale raison est l’obstination des gouvernements à prévaloir de leurs décisions et penser qu’ils sont seuls capables de faire avancer le pays. Ils oublient donc leur rôle d’élus, faisant d’eux des représentants du peuple dont le but est d’apporter des solutions convenant au plus grand nombre. La conséquence, sur le long terme, de cette façon d’agir est l’étouffement du mouvement social. J’entends par là que les gens ne croient plus en leur capacité à faire fléchir une décision gouvernementale, alors même que celle-ci va à l’encontre de celle proposée lors d’une campagne électorale.
La seconde raison concerne la négligence des syndicats à la fin de ces mouvements. Ceux-ci s’enorgueillissent des chiffres de participation et s’arrêtent à cette démarche. Je respecte énormément cette faculté qu’ont les syndicats à rassembler mais qu’en est-il dans les faits… Descendre dans la rue n’est pas suffisant pour avancer sur un désaccord, c’est suffisant pour exprimer la joie ou le partage mais sûrement pas pour construire. La conséquence de cela est l’utilisation de ces chiffres par nos dirigeants. Ecoutez le discours de M. Woerth nous expliquant que la grève a mobilisé moins de personnes qu’en 2009, 2008 voire même 2003.

Ces deux raisons cumulées, la réaction naturelle est de se dire, qu’après tout, il est vrai que les gens se sont sentis moins concernés qu’auparavant et que l’allongement de l’âge de départ à la retraite doit avoir du sens.

On pourrait ajouter à cela les stratégies gouvernementales menant à proposer des modifications de lois pendant des périodes où l’actualité est centrée sur d’autres sujets. Prenons le cas présent comme exemple : l’annonce est faite alors que la coupe du monde football (évènement sportif le plus suivi du pays) est lancée, obligeant une réaction à chaud dans un moment où l’esprit de chacun est occupé à se demander si les Bleus ont une chance. Comble du bonheur pour notre gouvernement, cette équipe de rigolos n’a rien fait d’autre que de se rendre ridicule et de renvoyer une image honteuse du pays à l’échelle internationale. J’en suis à me demander si Domenech, Woerth et Le Roi n’avaient pas planifié cette situation.

Le constat est certes déplorable, mais cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de vouloir avancer pour tous. Il veut juste dire que les solutions d’aujourd’hui n’ont plus aucun impact et donc plus aucun sens. Commençons peut-être par arrêter de faire des grèves à chaud et réfléchissons d’abord à des solutions d’ajustement et à des arguments sensés permettant de mettre en exergue les écueils d’un projet de loi, puis une fois cela réalisé, mobilisons nous réellement à l’échelle du pays pour exprimer des propositions concrètes et ne relâchons cet effort qu’une fois que le gouvernement aura pris la peine de nous expliquer TRES CLAIREMENT les raisons et les avantages de ces réformes. Alors seulement, nos gouvernants seront forcés de discuter.

En clair, luttons pour que des gens comme M. Woerth ne puissent plus nous répondre sur les chiffres de la mobilisation, pour nous annoncer qu’il se fout de nos desiderata et ne sent même pas que cela nous gêne. Empêchons-le, comme en avril, de nous demander d’arrêter une grève car elle fait plus pâtir les citoyens que le gouvernement. Faisons vraiment en sorte d’être écoutés plutôt que d’être ignorés et stoppons réellement cette machine infernale qui décide seule, à l’inverse de ce qui l’a faite élire, sans ne jamais montrer la moindre considération à ses électeurs.