jeudi 29 décembre 2011

Les révélations de la crise

L’effondrement des marchés financiers, la solvabilité des états, l’absence de liquidités, la dégradation des notes des états, le poids de la dette en France, que de réjouissance pour 2012.

Outre le fait que la crise met en branle le système économique spéculatif que nous connaissons, elle a également le mérite de faire ressortir au grand jour, çà et là, les véritables abus de nos gouvernants.


Tous les problèmes cités précédemment se règlent à l’échelle nationale ou mondiale. Mais si, à la tête de nos pays, les dirigeants ont pratiqué une politique électoraliste pernicieuse, dîtes vous bien qu’il en est de même à l’échelle locale.


Libération annonce que la commission d’enquête parlementaire sur les emprunts à risque souscrits par les collectivités conclurait sur un montant total de 22 milliards d’€uros d’emprunts toxiques. Dans ce cas précis, c’est au niveau local que tout cela va se régler !

Alors, non seulement le contribuable sera sollicité pour payer plus d’impôts nationaux pour résorber le montant de la dette du pays, mais il va également déguster pour résorber la dette de sa commune.

Comment cela serait-il possible ? Tout simplement en décryptant ce qu’est un emprunt toxique. Je vais essayer de vous le résumer en quelques mots et vous invite à consulter le très bon post de Catherine Le Gall (journaliste) publié sur le site du Nouvel Observateur.


Donc, pour tenter d’être clair et de ne pas plagier madame Le Gall, je dirais qu’il s’agit d’un emprunt à taux variable à forte appétence au risque, vendu sous couvert d’un taux amoindri sur les premières années de remboursement. Pendant les premières années (disons 3 sur 30 pour reprendre la base de calcul de madame Le Gall) la commune ayant souscrit l’emprunt rembourse à un taux d’intérêt de 1% et réalise donc des économies, lui permettant de lancer des travaux d’ampleur favorables à la réélection des élus. Cependant, dans les 27 années à venir le taux passe aux alentour de 3%, majoré de la variation de l’indice de calcul (par exemple le ratio euro/dollar ou euro/franc suisse), induisant dans des situations de crise des remboursements à des taux supérieurs à 20% (cf. le post de madame Le Gall pour un exemple concret de calcul). Evidemment le budget de la ville avait inscrit un remboursement au taux de 3%, voire même provisionné pour pouvoir supporter un taux de 5%, mais lorsqu’il faut rembourser à hauteur de 20% il va falloir ouvrir le portefeuille des contribuables.

Je vous laisse aller consulter la carte de France des estimations de surcoût des communes faite par DEXIA en 2009 et choisir dans quelle ville vous allez déménager. Croyez-moi le choix est limité…


Bref, la crise actuelle n’est pas une simple problématique concernant les grosses structures financières, mais bien un problème qui s’étend des banques mondiales au moins imposables des contribuables.


A votre bon cœur messieurs dames !

mercredi 21 décembre 2011

Dieu tout puissant

Vous êtes-vous vraiment aperçu que nous sommes dirigés par un gouvernement et un chef de l’état qui savent intervenir lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes graves ? L’aviez-vous oublié ?

N’ayez donc crainte, ils sont là pour nous le rappeler, demain, un débat public aura lieu à l’Assemblée Nationale sur une proposition de loi sanctionnant toute négation d’un génocide quel qu’il soit. Une série d'auditions sur la pénalisation de la négation du génocide arménien débuteront ensuite dès le 5 janvier au Sénat.


Plusieurs choses me choquent dans cette proposition de loi, un peu différentes de ce que relève le premier ministre turc bien que le rejoignant en un point :

  • Là où je pourrais m’accorder avec monsieur Erdogan est le sujet du « De quoi je me mêle ? ». Nous aurions le droit d’expulser des Roms, d’avoir une succession de ministres de l’intérieur fascistes, d’avoir un ministre des sports homophobe et sexiste et j’en passe, mais nous nous permettons de nous immiscer dans les erreurs des autres… C’est quand même un comble, non ?
  • Mon second point de désaccord se trouve sur cette faculté que nous avons à légiférer pour n’importe quelle connerie. Ne serait-il pas préférable de proposer une version neutre et historique de cette période en expliquant à chacun ce qui a pu se passer. Ne l’avons-nous pas fait pour 39-45, pour l’esclavagisme, pour les Aborigènes ou les Indiens, pour les Rwandais… Ok, ce n’a pas vraiment été le cas pour tous et c’est bien dommage, mais ne serait-ce pas mieux ?
  • Mon principal point de désaccord pointe sur l’interdiction à la liberté de pensée. Quelle est donc cet Etat dans lequel nous vivons qui craint tellement que les gens aient des pensées ne correspondant pas avec sa morale, qu’il lui convient d’interdire de penser différemment. Ce point rejoint le précédent, ne serait-il pas mieux de donner des explications plutôt que de faire des raccourcis. Qui plus est, libre à chacun de forger ses propres opinions, d’être d’accord avec ce qui est entendu ou de ne pas l’être. Si certains souhaitent être négationnistes laissons leur ce choix et discutons avec eux, au lieu de simplement les pénaliser parce qu’ils sont différents.

Pour conclure, je ne suis pas à dire qu’il faille laisser de côté les arméniens, les turcs ou n’importe quel autre, je pense qu’il est primordial de présenter les faits, mais qu’il est inconscient de légaliser les façons de penser, parce qu’épris de bonne conscience la manière est la même qu’appliquait Hitler.

Tout ça pour dire que ce n’est pas demain que la Turquie se verra accéder à l’Europe. L’un dans l’autre si c’est pour venir payer nos dettes, c’est bien la dernière chose que je leur souhaite.

Dernier point avant de vous laissez, pendant que nous nous attardons à expliquer la vie à tout le monde, il en est un de génocide : en Palestine. Lorsque l'on bombarde des civils au phosphore, ça s'appelle comment sinon ???? Alors il est donc possible d'être négationniste pendant un génocide mais pas après. Merci les gars !!

jeudi 8 décembre 2011

Bel exemple de solidarité

Dans la série des scandales qui hérissent un peu le poil, le rapport de la Cour des comptes de novembre 2011 sur les dysfonctionnements de la RATP. Je vous invite à le lire c’est édifiant.

Pour les moins courageux en voilà quelques mots que vous pourrez d’ailleurs recoupés avec ceux de Marianne2 ou du Cri du contribuable.

Non content de ne pas assurer un service de qualité à ses usagers (pour les plus candides et pour ceux qui pensent qu’il ne faut pas toujours taper sur les mêmes, je vous recommande de prendre quotidiennement la ligne 13), la RATP n’est même pas capable d’assurer une qualité de service à ses propres salariés.

Voici un petit florilège des conclusions issu du rapport :
Les directeurs salariés ne se trouvent cependant pas en mesure d’exercer leurs responsabilités de gestion des activités dont ils ont la charge. Ils sont, en règle générale, mis à l’écart, par les élus qui leur ôtent tout pouvoir d’initiative, de pilotage et de contrôle. Il en va ainsi dans les relations avec les fournisseurs, domaine réservé des élus, lesquels méconnaissent en outre fréquemment les règles internes du comité d’entreprise imposant la consultation de plusieurs entreprises. Il en va également ainsi dans le domaine du recrutement du personnel, où les élus décident seuls sans associer les directeurs contrairement aux dispositions des règles internes.
On constatera dans le cas présent que les élus prennent seuls des décisions passant outre les règles définies en interne. Cela a pour conséquence des emplois redondants ou des fournisseurs exagérément onéreux comme l’illustre le rapport.

La gestion du personnel salarié du comité central d’entreprise est défaillante à plusieurs égards : les effectifs augmentent dans un contexte de stagnation de l’activité et la masse salariale consomme désormais 53 % de la subvention versée par la RATP. Les démissions et licenciements sont nombreux et coûteux. Certains postes stratégiques restent vacants plusieurs mois, voire plusieurs années.
Ces phrases se passent de commentaires.

L’absence d’obligation comptable des comités d’entreprise, simplement tenus, aux termes du code du travail, d’établir un « compte rendu» annuel indiquant « les ressources et les dépenses », n’est pas sans risques pour des entités comme le comité central d’entreprise de la RATP qui emploie des centaines de salariés, gère des budgets et des actifs de plusieurs dizaines de millions d’euros.
Cela veut dire que des personnes sans aucune expérience de gestion de compte ne sont même pas soumises à des contrôles internes, ou les contournent, et que personne ne peut s’assurer de la bonne tenue d’un budget de 53 millions d’€uros.

La gestion de la restauration collective, qui, avec l’organisation des séjours de vacances, constitue l’activité la plus lourde en termes d’enjeux financiers mais aussi de bien être social des agents de la RATP, se caractérise d’abord par son opacité. Le directeur des restaurants et ses services ne disposent pas des outils leur permettant de piloter l’activité dont ils ont la charge. Ils n’ont pas de relations avec les fournisseurs et ne disposent pas des données leur permettant de comparer les prix facturés au comité d’entreprise avec les prix du marché. Or, les éléments disponibles tendent tous à montrer que le comité d’entreprise accepte de payer les denrées alimentaires à un prix supérieur aux prix du marché. Par ailleurs les défaillances dans les circuits de traitement des factures conduisent à des doubles paiements répétitifs au profit de certains fournisseurs.
Alors là, c’est affligeant, rappelons-nous quand même que nous parlons de l’argent destiné aux salariés de la RATP.

Les résultats de l’activité en matière de vacances ne sont pas à la hauteur des ambitions sociales affichées par les élus puisque moins de 13 % des salariés de la RATP font appel au comité d’entreprise pour leurs séjours de vacances et, que parmi ceux-ci, ce sont les agents les moins défavorisés qui sont majoritaires. Des propositions de révision de la politique tarifaire cohérente avec l’objectif social du comité d’entreprise émises par les services, restées à ce jour sans suite, pourraient être discutées.
Pire encore : les rares à profiter de leurs activités sont les plus aisés…

S’il n’est qu’un paragraphe à lire, il s’agit bien de la conclusion générale page 103 pour bien comprendre l’imbroglio financier de ce C.E.
Peut-être que les salariés devraient plutôt faire grève contre les agissements de leur comité d’entreprise plutôt que de nous polluer la vie dès qu’un contrôleur a un ongle incarné.

Pour conclure, deux extraits de l’introduction du rapport :
L’enquête de la Cour a mis en lumière que cette mission n'était pas exercée de façon à répondre correctement aux intérêts des salariés de la RATP et de leurs familles.

A la suite de son contrôle, la Cour, en application de l’article R. 135-3 du code des juridictions financières, a demandé au procureur général près la Cour des comptes de saisir le garde des sceaux, ministre de la justice, de certains faits de nature à motiver l’ouverture d’une action pénale. En raison des règles de confidentialité applicables, il n’en est fait aucune autre mention dans la suite du présent rapport.

Espérons, pour les salariés du groupe, que cette histoire se termine ainsi :
« Suite à un incident technique survenu au comité d’entreprise, le trafic est complètement interrompu jusqu’à mise en place de personnes de confiance. »

vendredi 30 septembre 2011

Vive le sport...

Dans notre univers politique plein de surprise, voilà qu'une décision sans précédent a été prise suite au passage récent du Sénat à gauche : la ministre des sports Chantal Jouano s'est vue évincée pour laisser place à l'homme de décision David Douillet. Alors ça c'est du remaniement ou je ne m'y connais pas…

L'ancien judoka multiple champion du monde et olympique a véritablement l'expérience de la politique depuis 2009, accédant successivement aux fonctions de secrétaire national, puis député, conseiller régional et secrétaire d'état. Il paraissait donc comme une évidence que ce politicien d'exception soit enfin nommé à la tête d'un ministère.

Par ailleurs, il est aussi monsieur "pièces jaunes" en compagnie de madame Chirac, il sait donner de sa personne et récolter des fonds quand il le faut. Enfin un choix intelligent de notre premier ministre, enfin quelqu'un qui accède à une fonction dont il connaît le cœur de métier.
Je n'ai qu'une chose à dire : BRAVO !!!

Cependant, peut-être que certaines de ces femmes sportives, celles-là même comme toutes ces autres qui, sous prétexte de vouloir vivre normalement pratiquent une activité professionnelle et oublient de "vouer leur vie aux leurs", celles-là même qui "déstructurent le noyau familiale", oui peut-être que ces femmes là seront surprises que ce monsieur les représente. Peut-être même que "les hommes qui ne s'assument pas", en deux mots : "les tapettes" seront eux aussi surpris de voir un homophobe notoire rejoindre le gouvernement.

Et bien oui, lui qui fut longtemps l'un des sportifs préférés des français est aussi auteur à ses heures perdues. Un auteur qui nous dévoile sa véritable personnalité que vous pourrez apprécier dans le florilège de citation que vous venez de lire précédemment et dont vous pourrez lire la véritable ampleur en allant sur le Web. Des livres aux titres emplis d'humilité : "L'âme du conquérant" et "110 % : 18 clés pour devenir un champion de la vie". Personnellement, ça me fait rêver quand je vois la notoriété que l'on accorde, dans notre société, au dernier des péquenots qui vient nous apprendre la vie, qui plus est en étayant sa morale à deux francs de sexisme et d'homophobie. Ajoutons à cela les petites cachoteries que nous dévoile Marianne2 et la boucle est bouclée.

Dans la lignée des Besson, Guéant ou autre Hortefeux, en voilà encore un dont on aurait pu se passer sans aucun problème. Ce qui m'étonne le plus dans toute cette merde, c'est bien que des français votent encore pour Marine Le Pen, alors qu'il est tellement simple de se tourner vers l'UMP. Peut-être la juge-t-elle moins vomitive que nos amis du gouvernement…

vendredi 23 septembre 2011

Quand on naît con on est con

Dans cette nouvelle catégorie des bouquins inutiles, créée récemment par la société de consommation pour permettre aux plus verbeux de nos contemporains de nous donner quelques chefs-d'œuvre de la littérature, nous pouvons retrouver des auteurs tels que Yannick Noah, Frédéric Lefebvre ou encore Loana, mais aussi des travailleurs de tous horizons se découvrant un talent pour l'écriture.

Mon attention s'est portée récemment sur Etienne Liebig, éducateur spécialisé auprès d'adolescent en Seine-Saint-Denis, et son livre Les nouveaux cons. Il s'évertue dans ce texte à catégoriser les cons de tous ordres en fonction de leur profession ou de leur hobby. Il s'attaque uniquement à ce qu'il appelle les nouveaux cons, faisant donc l'impasse sur les cons avérés de longue date, mais tend néanmoins à nous faire comprendre qu'ils sont la représentation de l'ensemble des français.

J'ai acheté ce livre, non pas pour le côté nouveau du sujet, Coluche, Brassens, Pierre Dac, pour ne citer que les plus connus, nous ayant bien plus qu'éclairé sur le sujet, mais à la suite d'un extrait paru sur Atlantico que m'avait suivre l'ami Hemel. Soyons honnête, je m'avançais vers une lecture des plus subjectives après avoir pris acte du fiel contenu dans cet extrait sur les écoles de commerces. Malgré cela, tout n'est pas à jeter dans ce livre, il permet de s'abreuver des nouveau clichés de notre société, de mieux comprendre les façons de stigmatiser les uns et les autres.

Qu'en est-il du contenu ? Je pense qu'il se résume en 3 points :
  1. Il se veut humoristique car essayant d'être exhaustif dans les catégories, afin d'être certain que le lecteur identifiera au moins un type de personne qu'il trouve vraiment con, lui permettant ainsi de rire à gorge déployer sur le pauvre hère subissant la plume de l'auteur. C'est le principe même du politiquement correct de nos comiques de télévision tels Dany Boon, Elie Semoun ou Arthur, mais poussé à l'extrême pour être sûr de toucher une cible la plus large possible. On ne fait pas dans l'intellectuel mais on sent qu'il y a du travail.
  2. Il se veut accessible. Les termes sont simples, les stéréotypes sont nombreux, les phrases ne sont pas alambiquées, le meilleur cocktail pour être sûr d'être lu par des lecteurs de toutes classes. On ne fait toujours pas dans l'intellectuel mais au moins on évite la fatuité.
  3. Il se veut essayer de faire passer des messages et c'est là que le bât blesse le plus. Quel beau discours sur les travailleurs manuels, quel soutien aux ouvriers, quelle démonstration sur les errements des riches, quel hargne fasse à la politique se désintéressant du peuple, mais quelle peur d'aller ou bout de ses propres idées. Tous ces messages se mêlent de politiquement correct, comme lorsqu'il tape sur la police, nous rappelant qu'ils restent fréquentables (page 77), ou lorsqu'il nous explique que la société a offert le libre arbitre à ses enfants et que certains veulent le leur enlever (page 109) (Soit dit en passant, je crains que la société travaille à l'inverse de votre analyse cher monsieur et qu'à ce jour le libre arbitre ne soit plus à essayer d'être enlever aux gens car c'est le déjà le cas), lorsqu'il nous explique que les médias font des papiers people sur les politiques, car les politiques se jouent d'eux (page 132) (il eut été plus engagé de dire que les politiques utilisent les médias pour faire en sorte de ne pas avoir à parler politique comme vous l'écrivez, mais de rajouter que les médias s'en gavent parce qu'ils n'ont cure de la politique, mais uniquement de ce qui rentre dans leurs caisses), ou lorsqu'il veut nous dire quelque chose sur le cancer, mais n'y arrive pas, n'accouchant de RIEN (page 195). Si cet aspect eut été enlevé, ou réellement travaillé, ce livre aurait presque pu sortir de sa catégorisation en tant qu'inutile.

Pour être vraiment complet sur le contenu, il faut également que je vous parle de l'enseignement, auquel l'auteur accorde deux chapitres, pages 109 et 124, dans lesquels il tient ses propos les plus acides. Si j'osais, j'écrirais que je retrouve ici ce nouveau con d'éducateur spécialisé qui vomit gratuitement sur l'éducation nationale, pensant naïvement que c'est uniquement leur faute s'il existe de la délinquance, attaché à sa fierté d'être le seul à pouvoir remettre les jeunes sur les rails, croyant qu'il connaît mieux que tout le monde les jeunes de banlieue et qu'il serait temps que les autres se posent des questions. Est-ce là par jalousie ou par dépit de ne pas avoir réussi à devenir enseignant, je n'en sais rien mais cette haine presque trop visible était bien superflue.

Bref, ce livre est complètement inutile mais il se laisse lire. Il est à l'évidence bien loin de valoir les 17 €uros qu'il coûte, et aurait plutôt eu sa place sur un blog que chez un éditeur.

Pour conclure et rendre hommage à l'auteur, voici quelques lignes oubliées sur au moins un des cons manquants à cette ouvrage :

Les nouveaux auteurs.
Ils se réveillent un matin, révoltés d'une situation, d'un comportement ou à l'inverse subjugués par leur vie, leurs actions ou leurs paroles et comprennent qu'il est nécessaire d'en écrire un livre pour la postérité. Alors, ils nous gratifient d'un torchon de conneries dont tout le monde devrait se foutre, mais que chacun lit car leur médiatisation est telle que nous ne pouvons nous empêcher de le faire. Ils prennent ensuite confiance, et viennent nous expliquer les raisons de leur géniale intervention pour le commun des trous d'uc, nous permettant enfin d'enlever nos œillères pour pouvoir traverser les ornières de nos vies de merde. Là, ils deviennent même vertueux dans leur étroit esprit, pensant qu'ils ont enfin accompli quelque chose d'utile marquant de la sorte l'histoire au fer blanc. Malheureusement, le rideau tombera un jour et j'espère que vous ne le verrez pas de votre vivant, mais tous vos lecteurs, aussi cons soient-ils, se foutent de vos conneries et les aurons oubliées après 2 jours. La postérité ne retiendra même pas l'orthographe de vos noms et Google finira bien par faire du ménage dans ces bases de recherche en commençant sûrement par vous…

mardi 30 août 2011

Un peu de littérature...

Dans la série des très bons ouvrages, je vous recommande la lecture du dernier Kosciusko-Morizet : Le front antinational. Non seulement il est loin d'être un chef-d'œuvre de la littérature, faisons lui en grâce ce n'était probablement pas l'objectif, mais en plus il atteint, à mon humble avis, péniblement le niveau d'un étudiant de première, voire de seconde.

Bien sûr que le Front National est un fléau, bien sûr que le Front National prend une ampleur de plus en plus importante dans les élections, bien sûr que la politique du Front National est une hérésie, mais tout cela madame nous le voyons par nous-mêmes, nous ne vous avions pas attendu, je dirais même que nous espérions ne pas vous avoir, vous qui êtes si doués pour lui donner de l'importance, non pas vous-même avec votre gentil ouvrage sur le bien et le mal, mais le gouvernement auquel vous appartenez, recueil des plus improbables et innommables fascistes que peut compter la classe politique de notre pays.

Je vous ai donc lu, par curiosité, mais également avec beaucoup de scepticisme quant à la façon dont vous pouviez tenter d'éluder un mal que vos proches politiques ont aidé à faire resurgir. J'avoue avoir été déçu, m'étant malgré tout persuadé que vous pourriez m'apprendre des choses, après avoir terminé la dernière page et constaté la pauvreté de l'apport de votre livre. En remerciement, je propose donc à ceux qui me liront de résumer brièvement votre livre (non pas brièvement par manque de temps mais brièvement car il n'est pas possible d'en faire plus).

Dès la première page les fondations sont posées : "De Gaulle fut la cible de l'extrême droite, il en a été le grand pourfendeur. Jacques Chirac ne l'a jamais supportée. Nicolas Sarkozy l'a affrontée et vaincue en 2007." Que doit-on comprendre ? Que l'extrême droite n'est pas la droite ? Grand merci chère madame, nous le savions tous avant les arrivées de messieurs Guéant et Hortefeux ? Que seule la droite a le mérite de lutter contre l'extrême droite ? Peut-être que ces électeurs de gauches qui n'ont pas voté pour M. Jospin ont préféré l'extrême droite à la droite comme vote sanction, induisant l'absurdité que nous avons connu en 2002. Mais qu'essayez-vous donc de justifier, et ce tout au long de votre écrit ? Que vous n'y êtes pour rien à propos de la montée du Front National ? Que voulez-vous nous faire croire lorsque vous nous dîtes "Mais l'alliance électorale, objective, celle dont l'histoire politique témoigne, elle est entre le PS et le FN." ? J'ose imaginez que vous en pouvez pas croire à ce que vous dîtes, mais que vous vous sentez simplement honteuse de ce que nous propose votre gouvernement. Quelle est cette objectivité dont vous parler mais dont vous ne faîtes aucunement preuve ?
Mais continuons, vous nous expliquez ensuite qu'à aucun titre vous ne seriez autorisée à reprocher à quiconque d'avoir voté pour le Front National. Mais le problème réside ici madame, le problème n'est pas que le Front National existe mais bien que 20 % des français votent pour ce parti, et cela est en majeure partie imputable à la politique de droite, à la stigmatisation des banlieues, aux raccourcis que vous nous proposez dans les médias. Contrairement à vous, je reproche son vote à chaque électeur du FN au titre de la méconnaissance et de la peur.

Pour ce qui suit, je ferai l'impasse sur votre proposition de voter PS en cas d'opposition PS et FN, j'appelle ça du bon sens et ne trouve pas d'intérêt à commenter l'inintéressant. De la même façon, je ne m'attarderai pas sur votre filiation issue de l'immigration, cela doit concerner 50 % des français et malgré tout certains votent à l'extrême droite, il ne s'agit donc pas là d'une précision utile.

Quelques points par contre que je souhaite évoquer, vous dîtes :
  • "Le Front National veut des citoyennetés variables, certaines au rabais, comme si l'on pouvait désigner sur une menu mille façons d'être français." S'il me venait à l'esprit de vous parler du débat sur l'identité nationale, y verriez-vous un parallèle ?
  • "[…] le pouvoir au FN se transmet de manière clanique. Ce qui n'est pas exactement un indice de vie démocratique." Si j'avais envie d'évoquer la présidence de l'EPAD, vous sentiriez-vous outrée ?
  • Parlant de Marine Le Pen : "Après tout, ses déclarations et diverses mises en cause devraient lui valoir à tout le moins une suspension." Si je vous parlais du problème des arabes quand ils ne sont plus un seul mais plusieurs, m'évoqueriez-vous une quelconque suspension ?

Vient ensuite un fort long passage sur les pérégrinations de Marine Le Pen,, ou sur les élus du FN. C'eut pu être intéressant, mais malheureusement cela aurait mérité plus de neutralité. On sent un ton empli de fiel, alors que ce parti ne vaut pas plus que ce qu'il est, il est tellement simple de n'utiliser que de simples constats ou de simples mots pour annihiler leur message, que je ne comprends pas votre procédé.

Petite boutade encore sur ce passage : "[…] le FN se contente d'énumérer dans son programme les grands axes de l'action gouvernementale. Mais il se garde bien de rappeler que la délinquance a baissé de 17 % depuis 2002 et que le nombre global de victimes a diminué, tandis que la vidéoprotection s'appuiera l'an prochain sur 60000 caméras et que la sécurité au quotidien ne cesse de progresser." Tout d'abord, comment peut-on se dire lutter contre le FN en se cachant derrière les mêmes arguments sécuritaires ? Mais surtout en utilisant les mêmes mensonges !!! En effet, les chiffres de la délinquance ont bien baissé de 17 % depuis 2002 mais uniquement sur les faits constatés de vols et de destruction ou dégradation, aucunement sur les atteintes volontaires à l'intégrité physique en hausses de 16 % entre 2004 et 2009 et non plus sur les infractions et escroqueries économiques et financières en hausses de 12 % sur la même période. Certes, mes chiffres datent de 2009 mais ne devraient pas avoir trop bougé. Par ailleurs, ils sont surtout vérifiables, neutres et issus du rapport de l'ONDRP. Rappelez-moi quel parti politique passe son temps à mentir sur les chiffres qu'il annonce ??????

S'ensuit un surprenant chapitre intitulé "Les valeurs de progrès portées par la droite". D'une, vous êtes encore à vous justifiez tel le plus penaud des fautifs. De deux, qu'est-ce donc que cette propagande : "Des valeurs (nda : celles de la droite) [...] : la vérité, la responsabilité, la justice." ; "C'est en puisant dans leurs racines que les arbres montent vers le ciel, et se couvrent de fleurs et de fruits. " (nda : métaphore utilisée pour montrer que conservatisme et modernité ne sont pas antinomique) ; "[…] le Grenelle de l'environnement restera dans l'Histoire." ; "La question de l'identité nous enivre." Que voulez-vous nous faire croire en concluant votre récit anti FN par vos propos délectables sur la droite ?

Je n'irai pas jusqu'à commenter votre conclusion et vais plutôt vous apporter la mienne : je ne comprends pas le but de votre ouvrage, est-ce pour tenter de récupérer un électorat qui vous a fui, est-ce pour faire le mea culpa de vos collègues gouvernementaux, est-ce pour le simple plaisir d'attiser les braises ardentes de vos débats avec la gauche ? Ce qui est sûr c'est que nous sommes bien loin d'une argumentation détaillée et riche d'analyses, nous poussant à croire en l'affront que peut être d'encore entendre des représentants du FN dans nos médias. C'en est blessant de vous voir croire que les français sont si faibles d'esprit qu'ils puissent avoir le besoin de ce genre de lecture. Alors merci, mais non merci !!

Mais que fait la police ?

Apparemment, à Paris elle a le temps de s'occuper à des affaires importantes telle que la vente à la sauvette au Trocadéro. Une opération coup de poing a eu lieu hier après-midi (29/08/2011), pour laquelle étaient mobilisés 150 policiers en civil.


Evidemment, face à cette impressionnante menace du lot de 3 porte-clés à 1 €uro, nous imaginons bien qu'il fallait réagir. Certes, l'économie clandestine est difficilement cautionnable, mais comprenons qu'à partir du moment où les boutiques de vente d'objets pour touristes pratiquent des prix exorbitants, il est presque rassurant de voir que des marchés parallèles se créent. Cependant, là n'est pas l'objet de cette réaction, il s'agit plutôt de se poser la question sur la motivation d'un tel coup d'éclat.


A l'heure où l'on nous explique qu'il va falloir se serrer la ceinture, payer plus d'impôts, entrer dans une période d'austérité, on nous vante les mérites d'une opération ne menant à rien… Car que va-t-il advenir des ces vendeurs interpellés ? Sûrement pas grand-chose comme le cite 20 minutes, probablement un simple rappel à la loi, ce qui, soit dit en passant, ne mérite d'ailleurs pas plus. Mais à l'aube de la future campagne présidentielle de 2012, il va falloir des chiffres pour pallier à un constat d'échec retentissant du programme de 2007. Alors voilà, lançons donc la police dans de vaines activités pour montrer que notre gouvernement sécuritaire travaille sur tous les fronts. Prêtons intérêt à des problèmes qui n'en sont pas, trouvons des moyens de parler d'autre chose que du "président du pouvoir d'achat". Parce que le jour où lui seront opposés ses mensonges de 2007, il faudra bien rebondir sur quelque chose.


En même temps, cette opération aura peut-être permis de donner quelques heures de répit aux automobilistes parisiens, car parmi ces 150 policiers il devait bien en avoir une partie dont le métier n'est autre que d'occuper leur temps à verbaliser les contrevenants à l'horodateur.