L’effondrement des marchés financiers, la solvabilité des états, l’absence de liquidités, la dégradation des notes des états, le poids de la dette en France, que de réjouissance pour 2012.
Outre le fait que la crise met en branle le système économique spéculatif que nous connaissons, elle a également le mérite de faire ressortir au grand jour, çà et là, les véritables abus de nos gouvernants.
Tous les problèmes cités précédemment se règlent à l’échelle nationale ou mondiale. Mais si, à la tête de nos pays, les dirigeants ont pratiqué une politique électoraliste pernicieuse, dîtes vous bien qu’il en est de même à l’échelle locale.
Libération annonce que la commission d’enquête parlementaire sur les emprunts à risque souscrits par les collectivités conclurait sur un montant total de 22 milliards d’€uros d’emprunts toxiques. Dans ce cas précis, c’est au niveau local que tout cela va se régler !
Alors, non seulement le contribuable sera sollicité pour payer plus d’impôts nationaux pour résorber le montant de la dette du pays, mais il va également déguster pour résorber la dette de sa commune.
Comment cela serait-il possible ? Tout simplement en décryptant ce qu’est un emprunt toxique. Je vais essayer de vous le résumer en quelques mots et vous invite à consulter le très bon post de Catherine Le Gall (journaliste) publié sur le site du Nouvel Observateur.
Donc, pour tenter d’être clair et de ne pas plagier madame Le Gall, je dirais qu’il s’agit d’un emprunt à taux variable à forte appétence au risque, vendu sous couvert d’un taux amoindri sur les premières années de remboursement. Pendant les premières années (disons 3 sur 30 pour reprendre la base de calcul de madame Le Gall) la commune ayant souscrit l’emprunt rembourse à un taux d’intérêt de 1% et réalise donc des économies, lui permettant de lancer des travaux d’ampleur favorables à la réélection des élus. Cependant, dans les 27 années à venir le taux passe aux alentour de 3%, majoré de la variation de l’indice de calcul (par exemple le ratio euro/dollar ou euro/franc suisse), induisant dans des situations de crise des remboursements à des taux supérieurs à 20% (cf. le post de madame Le Gall pour un exemple concret de calcul). Evidemment le budget de la ville avait inscrit un remboursement au taux de 3%, voire même provisionné pour pouvoir supporter un taux de 5%, mais lorsqu’il faut rembourser à hauteur de 20% il va falloir ouvrir le portefeuille des contribuables.
Je vous laisse aller consulter la carte de France des estimations de surcoût des communes faite par DEXIA en 2009 et choisir dans quelle ville vous allez déménager. Croyez-moi le choix est limité…
Bref, la crise actuelle n’est pas une simple problématique concernant les grosses structures financières, mais bien un problème qui s’étend des banques mondiales au moins imposables des contribuables.
A votre bon cœur messieurs dames !